Deux-Sèvres : prison avec sursis requise pour les manifestations interdites de Sainte-Soline

29 novembre 2023 à 12h18 par Nicolas Mézil

Six à douze mois de prison avec sursis ont été requis mardi à l'encontre des organisateurs présumés de manifestations interdites à Sainte-Soline, en Deux-Sèvres, contre les "bassines".

Le chantier de la bassine de Sainte-Soline en 2022

Crédit : Facebook | Bassines Non Merci

Neuf militants se retrouvaient ce mardi devant les juges, huit mois après les violents heurts entre militants environnementaux et forces de l'ordre près du chantier de "bassine" de Sainte-Soline.


Cette audience marathon de près de 14 heures a permis aux parties de dérouler leurs arguments, entre droit à manifester et "traumatisme" des agriculteurs visés par des dégradations, entre soutien à l'irrigation et inquiétude pour l'imminence de "l'enfer climatique".


 


Délibéré au 17 janvier


Le procureur Julien Wattebled a demandé au tribunal de "trouver un équilibre entre la liberté d'expression et le maintien de la cohésion sociale", tout en décrivant un département où "la peur règne depuis trop longtemps".


Il a dépeint Julien Le Guet, porte-parole du collectif "Bassines non merci" qui réclame un moratoire sur ces réserves agricoles, comme étant "au coeur de l'organisation", requérant contre lui 12 mois de prison avec sursis, 2.100 euros d'amende et une interdiction d'approcher des réserves de Sainte-Soline et Mauzé-sur-le-Mignon.


Le parquet, fustigeant un "climat de terreur", a aussi requis huit mois avec sursis contre Joan Monga, alias Basile Dutertre, et six mois contre Nicolas Garrigues, alias Benoît Feuillu, deux militants des Soulèvements de la Terre, collectif dont la dissolution demandée par le ministère de l'Intérieur a été annulée début novembre par le Conseil d'Etat.


Des amendes et diverses mesures d'interdictions ont été requises contre les six autres prévenus.


Le tribunal correctionnel de Niort a mis sa décision concernant les neuf prévenus en délibéré au 17 janvier.


 


Manifestation dans le sud-Vendée


Devant le tribunal, des dizaines de manifestants sont venus soutenir les prévenus, qui avaient nié en septembre avoir été les organisateurs des rassemblements à Sainte-Soline.


Une centaine de personnes se sont ensuite réunies à la "bassine" d'Oulmes (Vendée), selon la gendarmerie, qui n'a pas relevé de dégradations.


 


(Avec AFP)