Les secrets du Vendée Globe : comment les skippers gèrent-ils leur nourriture ?

Publié : 23 octobre 2024 à 8h32 par Zacharie Brault

Manœuvrer un bateau en pleine mer pendant deux mois et demi, ça creuse l’estomac. Pour une course de ce niveau et de cette envergure, les skippers ont besoin de combler les calories dépensées chaque jour, pour rester au top de leur condition physique. Manger, ou être mangé.

Sébastien Simon Vendée Globe Alimentation
Sébastien Simon emmène avec lui des plats sous-vides.
Crédit : Groupe Dubreuil Sailing Team

Lyophilisé, sous-vide, produits frais… que mange-t-on sur le Vendée Globe ?

Certains ont leur nutritionniste, d’autres improvisent. Les uns préfèrent le lyophilisé, les autres ne peuvent plus l’avaler. Si certains sons de cloches reviennent, les skippers ont tout de même chacun leurs habitudes concernant l’alimentation.

 

Adieu les produits frais

La plupart des skippers partent des Sables-d’Olonne avec quelques produits frais, ce qui leur fera défaut par la suite. "J’emmène du frais pour les premiers jours de la course, du pain, des fruits et des légumes par exemple", explique Benjamin Dutreux, 9e du dernier Vendée Globe, au micro d’Alouette.

Des aliments qui se perdent rapidement après quelques jours de courses. Pour le Sablais Manuel Cousin, "les œufs, les pamplemousses et les oranges" se gardent le plus longtemps.

Rapidement, ceux-ci sont soumis aux changements de climat. "Après le départ, on arrive rapidement vers l’équateur, où le frais ne supporte pas les grandes chaleurs. Et sur le bateau, on n’a pas de frigidaire", raconte Romain Attanasio, qui s’élancera pour son troisième Vendée Globe le 10 novembre.

"Il est rare de conserver du frais après huit jours", estime Manuel Cousin.

 

Le lyophilisé, seule alternative ?

C’est quand même la solution qui apparaît la plus pratique. Un peu d’eau douce mélangée à cette poudre, et les skippers ont devant eux un plat chaud en pleine mer. Sur le papier, c’est presque tentant. La réalité est tout autre, surtout lorsque les skippers consomment du lyophilisé depuis des années.

"Ça fait 20 ans que j’en mange, et franchement, j’en peux plus", témoigne Romain Attanasio à notre micro. "Je suis presque devenu intolérant", rapporte de son côté Sébastien Simon, qui avait abandonné lors de la dernière édition.

Les deux skippers, face à leur trop-plein de lyophilisé, partiront avec une stratégie commune sur cette édition 2024. "Je vais emmener plus de frais pour les premiers jours, et puis beaucoup de plats sous-vides", annonce Romain Attanasio.

Même stratégie pour Sébastien Simon qui explique l’alternative des plats sous-vides : "Il y a juste à les refaire mijoter. Et contrairement au lyophilisé, il a toujours de la texture, du goût, et de l’odeur".

 

Combler une grosse dépense d’énergie

"On ne mange pas n'importe quoi n'importe quand" souligne Manuel Cousin. "Il y a une grosse débauche d'énergie chaque jour, on dépense énormément de calories" enchaine-t-il. 

Pour les aider à appréhender le mieux ce défi physique, certains skippers comme Charlie Dalin collaborent avec des nutritionnistes. "Ça fait plusieurs mois qu'on travaille sur l'avitaillement du Vendée Globe. On s'adapte en fonction des zones climatiques que je vais traverser", explique-t-il. 

Car en effet, lors d'un tour du monde comme le Vendée Globe, les skippers vont connaître plusieurs saisons et climats en l'espace de quelques semaines. Les skippers ont donc besoin d'apports nutritifs différents en fonction des températures et du climat. 

À leur retour sur la terre ferme, les skippers sont heureux de retrouver leurs habitudes alimentaires. À notre micro, le skipper Fabrice Amedeo confie : "Quelques jours avant j'avais demandé à ce qu'on me prépare une entrecôte avec des crudités et une mousse au chocolat en dessert".

 

Plus de confidences dans notre podcast

Pour découvrir encore plus de témoignages des skippers du Vendée Globe 2024, écoutez l'épisode consacré à leur alimentation de notre podcast "Les secrets du Vendée Globe" :