La baisse des émissions de gaz à effet de serre au ralenti en France

Publié : 27 décembre 2024 à 15h07 par Zacharie Brault avec AFP

Elles sont même en légère hausse au troisième trimestre.

Gaz à effet de serre
Crédit : Pixabay

Après un recul important en 2023, la baisse des émissions de gaz à effet de serre en France montre des signes de ralentissement en 2024, avec même une légère hausse au troisième trimestre, portée par le bâtiment et les transports.

De juillet à septembre, les émissions françaises de gaz à effet de serre (GES) ont augmenté de 0,5% par rapport à l'été 2023, après une baisse de 5% et de 2,2% lors des deux premiers trimestres, a annoncé vendredi le Citepa, l'organisme mandaté pour dresser le bilan carbone de la France.

Ce ralentissement "nous rappelle qu'il ne faut pas baisser la garde", même si "fort heureusement nous sommes encore sur la bonne trajectoire" pour tenir l'objectif de réduire de 50% les émissions de la France d'ici 2030 par rapport à 1990, a souligné vendredi la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, citée par l'AFP

À l'inverse, ce ralentissement "devrait agir comme un véritable électrochoc pour le gouvernement", a réagi le Réseau action climat, par la voix de sa directrice des programmes Anne Bringault.

"L'instabilité politique et les coups de frein, voire l'arrêt des politiques de transition écologique et les coupes budgétaires sont en train de mettre en péril nos objectifs climatiques" a-t-elle déclaré.

 

Un boom en septembre

Le ralentissement de la baisse provient des secteurs du bâtiment et des transports, dont les émissions sont reparties à la hausse.

Le 3e trimestre a vu notamment une augmentation des émissions du trafic routier (+1,1% par rapport à 2023).

À ce sujet, la ministre a une nouvelle fois évoqué l'hypothèse d'un durcissement des conditions encadrant le renouvellement des flottes automobiles des entreprises.

"Les entreprises achètent deux fois moins de voitures électriques que les ménages et donc elles ne jouent pas le jeu. Il va falloir les pousser à jouer le jeu", a déclaré Mme Pannier-Runacher.

Mais c'est surtout le secteur du bâtiment qui plombe le bilan, avec une augmentation de 11,8% au 3e trimestre, à cause d'un bond des émissions de chauffage en septembre.

Du côté des bonnes nouvelles, le secteur de l'énergie contribue toujours à la dynamique de réduction (-12,9%), grâce à une utilisation plus rare des énergies fossiles dans la production d'électricité.

Autre point positif, le transport aérien intérieur voit ses émissions réduire de 4,1% au 3e trimestre et de 4,2% de janvier à septembre, amplifiant la baisse de 2023 sur cette période (-3,5%).