"Elle courait pour la médaille" : Mickaël Genty raconte Louise Maraval, révélation des championnats d’Europe d’athlétisme
Publié : 13 juin 2024 à 11h07 par Nicolas Mercier
À seulement 23 ans, Louise Maraval a réalisé une performance historique !
Dans le club d’athlétisme vendéen de l’Entente Sèvre, c’est au lendemain de Championnats d’Europe d’athlétisme réussis qu’Alouette est allé rencontrer Mickaël Genty, président du club et proche de Louise Maraval, médaillée d’argent du 400 m haies.
Rencontre.
Comment Louise est-elle arrivée dans votre club ?
Le lien avec Louise a commencé quand elle avait 10 ans. Avec les bénévoles du club, nous sommes allés dans son école pour faire des initiations, et c'est ainsi que le lien s’est créé. Ensuite, elle est venue à l'Entente Sèvre, a participé aux différents entraînements de diverses catégories, et a évolué jusqu'à se professionnaliser.
Au tout début, aviez-vous déjà décelé des aptitudes particulières chez Louise ?
Louise faisait partie des jeunes ayant le plus de motricité, en partie grâce à sa pratique de la gymnastique. Elle avait quelques aptitudes, mais ce qui a fait la différence, c’est sa motivation et sa régularité à l'entraînement. Louise est très assidue et concentrée dans ce qu’elle fait, et c’est grâce à tout son travail qu’elle a pu en arriver là.
Quelle a été votre première réaction au moment de la médaille d’argent de Louise, mardi soir ?
Nous avions organisé une diffusion pour les membres du club au stade de Saint-Laurent-sur-Sèvre. Nous avons suivi la course de Louise, qui n’a duré que 54 secondes... mais ces 54 secondes ont été fabuleuses ! C'était un vrai moment de communion pour le club, ça fait quelque chose de la voir à la télévision et se battre avec de si grandes championnes !
Il n’y a pas vraiment eu de suspense pour la victoire pourtant...
Elle a fait le deuxième meilleur temps (pour une française dans cette catégorie) derrière Marie-José Perec, ce qui est quelque chose d’historique pour elle et pour l’athlétisme français. Femke Bol, la favorite, était inaccessible, et Louise avait annoncé qu'elle courait pour la médaille. Deuxième ou troisième place, elle ne savait pas, mais elle espérait faire un bon résultat. Elle a réalisé ce qu'elle avait dit. Cela ne nous étonne pas de Louise, car c’est dans son caractère, elle est à la fois ambitieuse et raisonnable, et elle a fait ce qu'on attendait d'elle.
Donc ce n'était pas vraiment une surprise ?
C'était un peu attendu, on l'espérait ça c'est certain. Il peut toujours y avoir des imprévus, on peut heurter une haie, tomber, etc. Mais Louise maîtrise de plus en plus l'exercice, donc nous étions plutôt sereins en regardant la course, il faut l’avouer.
Cela ne fait pourtant qu’un an et demi qu’elle s’est spécialisée dans le 400 m haies. Comment expliquez-vous une telle performance ?
Louise vient des épreuves combinées, où elle avait déjà une épreuve de 100 m, puis de 800 m, ainsi que d'autres épreuves. Elle avait donc déjà ces aptitudes. La transition s’est faite naturellement grâce à son passé d'athlète, et les progrès qu’elle a réalisés cette année sont dans l'ordre des choses.
Les JO arrivent dans quelques semaines, peut-on espérer le même genre de résultat à Paris ?
Ce sera différent parce qu’il y a des athlètes d'autres continents. Des Américaines, des Asiatiques, des Africaines vont plus vite que Louise. On peut penser qu'elle peut entrer en demi-finale des Jeux olympiques. Pour faire mieux, il faudra un meilleur temps, peut-être passer sous les 54 secondes, mais avec Louise tout est possible.
Louise n’a que 23 ans, comment s’organise son emploi du temps au quotidien ?
Elle est en Master à Nantes et a aménagé son emploi du temps. Elle fait son Master en deux ans pour se donner du temps pour préparer les Jeux Olympiques tout en continuant ses études.
Ce mercredi 12 juin, les relayeuses Sounkamba Sylla, Alexe Deau et Amandine Brossier, accompagnées de Louise Maraval, ont pris la 5e place en 3 min 23 sec 77 au 4x400m féminin.
Le prochain rendez-vous pour l'athlète vendéenne, ça sera à Paris, pour les Jeux Olympiques, rien que ça !