Climat : les sécheresses toucheront 75 % de la population mondiale en 2050
Publié : 3 décembre 2024 à 11h01 par Zacharie Brault
L'ONU veut prévenir de la désertification, sujet au centre de la COP 16 qui se tient en Arabie Saoudite du 2 au 13 décembre.
La COP 16, moins connue que celle sur le climat ou la biodiversité, est pour autant tout aussi importante pour les années à venir. Depuis le lundi 2 décembre et jusqu'au 13 décembre, les pays du monde entier se réunissent à Ryad en Arabie Saoudite, pour réfléchir aux moyens d'endiguer la désertification.
Et pour l'ouverture de cette COP, l'ONU a alerté que "les sécheresses, alimentées par le changement climatique et une gestion insoutenable des ressources en eau et des sols, devraient toucher 75 % de la population mondiale d'ici 2050".
Le 2 décembre, l'ONU a présenté un rapport intitulé "Économie de la sécheresse : investir dans des solutions fondées sur la nature pour la résilience face aux sécheresses".
Chaque année, les sécheresses coûtent près de 300 milliards d'euros par an au niveau mondial indique le rapport.
L'objectif de ce rapport, et de cette COP en Arabie Saoudite, est de mettre en avant des solutions comme la "reforestation" ou "la gestion des pâturages", qui peuvent permettre de réduire les pertes et d'augmenter les revenus agricoles, en préservant le climat et l'environnement.
Même si l'année a été plutôt très arrosée en France, la situation n'est pas la même aux quatre coins du globe. 2024 sera vraisemblablement l'année la plus chaude jamais enregistrée sur Terre, et plusieurs sécheresses témoignent d'un phénomène inquiétant, qui prend de l'ampleur.
Cette année, l'Équateur, le Brésil, le Maroc, la Namibie et le Malawi ont connu des sécheresses dévastatrices, provoquant des incendies, des pénuries d'eau et de nourriture.
En 2022, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a publié un rapport sur l'avancée (en rouge sur la carte) des zones arides naturelles (en marron/vert), entre les années 1901-1930 et les années 1988-2017.
L'argument économique
Plus que l'argument climatique et environnemental, l'ONU mise dans son rapport sur l'argument climatique pour appeler les dirigeants mondiaux à l'action.
Le coût des sécheresses de cette année "dépasse les pertes agricoles immédiates, il affecte l'ensemble des chaînes d'approvisionnement, réduit le Produit intérieur brut (PIB), et entraîne des conséquences telles que la faim, le chômage et la migration" a souligné l'ONU.
"Gérer nos terres et nos ressources en eau de manière durable est essentiel pour stimuler la croissance économique et renforcer la résilience des communautés enfermées dans des cycles de sécheresse", a affirmé, Andrea Meza, secrétaire exécutive adjointe de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD).
C'est son organisation qui organise la COP 16 à Ryad cette semaine.