Poitiers: prison avec sursis requise pour l'occupation de la mosquée

20 octobre 2017 à 15h04 par Rédaction Alouette

<p><span style="color:rgb(0, 0, 0); font-family:arial,helvetica,sans-serif; font-size:14px">Des peines d'un an de prison avec sursis ont été requises vendredi contre cinq militants du mouvement d'extrême droite Génération identitaire, pour l'occupation spectaculaire en 2012 de la mosquée de Poitiers (Vienne), une action qu'ils ont défendue au procès.</span></p>

Des peines d'un an de prison avec sursis ont �t� requises vendredi contre cinq militants du mouvement d'extr�me droite G�n�ration identitaire, pour l'occupation spectaculaire en 2012 de la mosqu�e de Poitiers (Vienne), une action qu'ils ont d�fendue au proc�s.



Un seul pr�venu �tait pr�sent � l'audience au tribunal correctionnel de Poitiers, parmi les cinq �g�s de 27 � 30 ans, jug�s pour provocation � la haine raciale ou religieuse, et d�gradation de biens appartenant � autrui. "Ceux qui avaient un r�le d�cisionnel ou organisationnel', a expliqu� le minist�re public. Leur mouvement, G�n�ration identitaire, �tait jug� en tant que personne morale, et repr�sent� par son pr�sident, Arnaud Martin.



Le 20 octobre 2012, au petit matin, 73 militants de G�n�ration Identitaire avaient occup� le chantier d'une mosqu�e en construction � Poitiers (Vienne), sous l'oeil de cam�ras de t�l�vision, d�j� pr�sentes � l'arriv�e des policiers.



Des slogans hostiles aux musulmans avaient �t� scand�s, faisant r�f�rence � la "bataille de Poitiers" de 732 qui vit le chef franc Charles Martel repousser les arm�es du califat omeyyade: "Souviens-toi, Charles Martel !", "Poitiers, nous sommes les h�ritiers !", "Gaulois, r�veille-toi, pas de mosqu�e chez toi !".



Les images des "identitaires" sur le toit de la mosqu�e au-dessus d'une grande banderole au nom de leur mouvement, avaient tourn� en boucle. Des tapis de pri�res, transport�s sur le toit, avaient par ailleurs �t� expos�s � la pluie ou souill�s � l'urine.



Les militants, venus de plusieurs r�gions de France, avaient �t� interpell�s dans le calme par la police, apr�s pr�s de six heures d'occupation. Mais l'action avait suscit� l'indignation de l'ensemble de la classe politique, et �t� d�nonc�e par le Conseil fran�ais du culte musulman comme un "nouveau palier" dans l'islamophobie.



"Concernant la provocation � la haine raciale, l'infraction est mat�riellement et juridiquement constitu�e", a pos� vendredi le procureur adjoint Patrick Mair�. "C'est l'ensemble de la mise en sc�ne qui visait exclusivement une communaut� religieuse en appelant � +arr�ter les Arabes+, en r�f�rence � 732 Charles Martel, sur le chantier d'une mosqu�e en construction".



Il a requis, � l'encontre des cinq pr�venus, 12 mois de prison avec sursis, avec mise � l'�preuve de deux ans et obligation d'indemniser les parties civiles. Contre G�n�ration identitaire, il a requis 10.000 euros d'amende et la confiscation des biens saisis.



L'Union des organisations islamiques de France (UOIF), partie civile au nom de la mosqu�e de Poitiers, a r�clam� 12.000 euros au titre du pr�judice moral, et pr�s de 16.000 au titre du pr�judice mat�riel, entre tapis de pri�re d�grad�s et infiltrations dans le b�timent.



Damien Lef�vre, pr�venu, et Arnaud Martin, en tant que dirigeant de G�n�ration Identitaire, ont choisi de garder le silence au proc�s, � l'exception d'un texte lu au d�but, justifiant l'occupation de 2012 pour "r�clamer un r�f�rendum sur la question de l'immigration en France". Et se pr�sentant en "lanceurs d'alerte" face au risque de "submersion migratoire".



Le proc�s se tenait sur fond d'imposante pr�sence polici�re aux abords du palais de justice de Poitiers, dans l'�ventualit� de manifestation de soutien aux pr�venus et de contre-manifestation.