Exploitation de travailleurs dans le vignoble bordelais : deux à trois ans de prison pour le couple

Un couple de viticulteurs bordelais a été jugé coupable de traite d'êtres humains par le tribunal de Libourne, mardi 17 décembre. Ils ont été condamnés à deux et trois ans de prison. Leur intermédiaire à un an de détention à domicile.

Le jugement a été rendu mardi 17 décembre : ce sera deux ans de prison, dont un à domicile pour la femme, trois ans pour l'homme, tous deux condamnés pour avoir exploité leurs employés. Leur intermédiaire, qui les mettait en contact avec les travailleurs marocains, écope quant à lui d'un an de détention à domicile.

Traite d'êtres humains

Les victimes, des travailleurs immigrés marocains - des hommes et une femme âgés d'une vingtaine à une quarantaine d'années - avaient versé entre 8 000 et 10 000 euros aux prévenus, entre janvier 2021 et janvier 2024, pour venir travailler dans le vignoble.

Ils s'étaient vu promettre en contrepartie un contrat de travail payé au Smic, un logement et un titre de séjour, mais ces engagements n'ont jamais été tenus, selon les enquêteurs. À la place, ils ont été logés dans deux petits appartements exigus, parfois sans même assez de lits pour tous. De plus, ils n'ont jamais reçu de contrat de travail, ni de titres de séjour.

Les affaires d'exploitation de travailleurs viticoles immigrés, dont les mécanismes s'apparentent à ceux des réseaux de passeurs de migrants, se sont récemment multipliées dans le vignoble bordelais, le parquet de Libourne notamment en fait "l'une de ses priorités".