Châteauroux : prison ferme pour des violences sur des jeunes placés en famille d'accueil

Publié : 18h06 par Fabienne Lacroix avec AFP

Les peines vont de 1 500 euros d’amende à 6 ans de prison ferme.

Palais de justice de Châteauroux
Le Palais de justice de Châteauroux
Crédit : Alouette DR

Le tribunal correctionnel de Châteauroux a rendu ce mercredi son jugement dans l’affaire des familles d’accueil de l’Indre et du Limousin, jugées pour avoir accueilli sans agrément des mineurs placés. 

Des peines allant jusqu'à six ans de prison ont été prononcées à l'encontre des principaux prévenus.

Dans cette affaire, où comparaissaient 18 personnes au total, la plupart pour avoir accueilli des mineurs sans autorisation, les peines les plus lourdes ont été prononcées à l'encontre des deux têtes de réseau. Julien M., condamné à six ans de prison avec mandat de dépôt différé, assortis d'une amende de 20.000 euros, et Bruno C., déjà écroué et condamné à une peine de quatre ans de prison avec mandat de dépôt et 5.000 euros d'amende, sont considérés comme les principaux responsables du trafic. Ils étaient également jugés pour avoir brutalisé les adolescents.

Les parents de Julien M., qui auraient également eu des rôles-clé dans cette affaire, ont été condamnés à dix et douze mois de prison avec sursis avec des amendes de 10.000 et 20.000 euros. Ils seront convoqués devant un juge d'application des peines.


Depuis 2010


L'affaire éclate en 2017 après l'hospitalisation pour "une chute à vélo" d'un des enfants, Matthias. Ce dernier refuse, après une semaine de coma, de retourner chez son bourreau présumé. Un signalement au parquet est alors effectué, qui met au jour des faits répétés commis depuis 2010.

Pendant sept ans, une soixantaine d'enfants ont été confiés illégalement par l'Aide sociale à l'enfance (ASE) du Nord à une structure d'accueil située dans l'Indre, qui ne disposait pas de l'agrément nécessaire.

Cette structure, "Enfance et Bien-Être", dirigée par Bruno C. et Julien M., aurait perçu au moins 630.000 euros en plaçant illégalement ces jeunes dans des familles.

Les autres prévenus, essentiellement des familles de l'Indre, de la Creuse et de la Haute-Vienne ayant accueilli sans autorisation ces jeunes, ont été condamnés à des peines de 3.000 euros d'amende, dont 1.500 avec sursis.

Grand absent du procès selon les parties civiles, l'Aide sociale à l'enfance (ASE) s'est aussi retrouvée au cœur des débats mais aucun de ses responsables n'était poursuivi. Me Jean Sannier a annoncé mercredi qu'une plainte allait être déposée à l'encontre de l'ASE du Nord.