Après les agressions des maires, les sanctions tombent
19 septembre 2023 à 15h32 par Marion Galard
Cette semaine, deux hommes ayant agressé des maires de petites communes ont été condamnés par la justice.
La mairie de Vatan, dans l'Indre.
Crédit : Capture d'écran | Google Street View
Lundi 18 septembre, un homme âgé de 33 ans a été condamné à un an de prison avec sursis par le tribunal pour avoir agressé cet été le maire de L’Houmeau, en Charente-Maritime. Le lendemain, l’agresseur du maire de Vatan, dans l’Indre, a été condamné à huit mois ferme.
Le 19 août 2023, l’édile de L’Houmeau (Charente-Maritime) avait été molesté alors qu’il tentait d’empêcher des gens du voyage de s’installer sur le stade municipal. Le maire s’était vu prescrire une interruption temporaire de travail de douze jours, en raison d’une côte fissurée et d’un important choc psychologique. Ce lundi, son agresseur a été condamné à un an de prison avec sursis par le tribunal.
Le lendemain, ce mardi 19 septembre, l’agresseur du maire de Vatan, dans l’Indre, a été condamné à huit mois de prison ferme. Philippe Métivier, l’édile a eu "la peur de sa vie" lors de la Fête de la lentille, qui a eu lieu le dimanche 10 septembre. Les festivités se terminaient quand trois visiteurs se sont invités au pot de clôture vers 20h. Philippe Métivier y partageait un verre de l’amitié avec le maire de Heimsbrunn (Haut-Rhin), Jean-Paul Mor.
Huit mois de prison ferme
La responsable de l’étal était en train de ranger quand elle a refusé un verre à l’un des visiteurs, déjà fortement alcoolisé. Philippe Métivier est arrivé et a constaté l’état d’ébriété déjà avancé de cet homme. Celui-ci a alors renversé le stand et les verres qui s’y trouvaient, saisit un tesson qu’il a brandi à vingt centimètres de la gorge du maire, avant de vociférer : "sale Français, sale raciste".
Après sa garde à vue, il a passé ces derniers jours en détention. Il était poursuivi pour des faits de violence avec trois circonstances aggravantes, de menaces, et pour des injures à caractère raciste.
L’homme a été reconnu coupable de tous les chefs d’accusation. Il est condamné à quinze mois de prison dont sept assortis d’un sursis, soit huit mois de prison ferme, qui seront exécutés à domicile sous surveillance électronique. Il devra aussi payer une amende de 180€. Le maire de Heimsbrunn s’est également constitué partie civile, avec un préjudice moral estimé à 500€.
1 300 démissions
Philippe Métivier n’exclut pas de démissionner après cette agression. Sept jours d’incapacité totale de travail (ITT) lui ont été diagnostiqués, pour les conséquences psychologiques de l’événement.
Il ne serait pas le premier maire à démissionner en raison des agressions et incivilités. Le lundi 18 septembre, le maire de Blaison-Saint-Sulpice (Maine-et-Loire) a jeté l’éponge lors du conseil municipal. Il a évoqué l’incivisme brutal de certains. Comme lui, près de 1 300 maires ont quitté leur fonction entre juin 2020 et avril 2023. L’an passé, 2 265 plaintes pour violences contre des élus ont été enregistrées par le ministère de l’Intérieur.