Trois ans de prison ferme requis contre l’étudiant en médecine tourangeau accusé d’agressions sexuelles
Publié : 4 décembre 2024 à 11h56 par Marion Galard avec AFP
Le jeune homme est visé par cinq plaintes d’anciennes camarades de promotion, mais deux ont été classées sans suite.
Cinq ans de prison, dont trois ans ferme, ont été requis mardi 3 décembre devant la cour d'appel d'Orléans à l'encontre d'un interne en médecine, condamné en première instance pour des agressions sexuelles. La décision de la cour d’appel sera rendue le 14 janvier.
Le jeune tourangeau accusé d’avoir agressé sexuellement plusieurs anciennes camarades de promotion risque d’aller en prison, après son procès en appel à Orléans le mardi 3 décembre. Trois ans ferme ont été requis.
L'étudiant, âgé de 27 ans, avait été condamné en première instance en mars 2024 devant le tribunal correctionnel de Tours pour ces faits, commis entre 2017 et 2020. Mais le parquet, qui avait requis une peine de prison ferme, avait fait appel, jugeant la condamnation trop faible.
Une "première peine pas à la hauteur"
Devant la cour d'appel d'Orléans, il a une nouvelle fois reconnu les faits, arguant à plusieurs reprises qu'il "avait changé", notamment grâce à son "suivi psychologique" et "à un travail introspectif" mené sur lui-même et sur sa relation avec les femmes.
"J'étais très immature, je n'avais plus aucune barrière", s'est-il expliqué, répétant à l'usure qu'il avait été "lâche".
A la barre, une des victimes est revenue sur son agression, racontant aussi avoir été violée - point contesté par la défense qui réfute toute pénétration - et évoqué la perte de "son intimité, son innocence et son rêve de devenir urgentiste", quand une autre a qualifié "d'aberrante" l'idée qu'il puisse devenir médecin.
L'avocat général Florent Carpentier, qui a demandé la réparation "d'une différence de traitement malheureuse" et une "première peine pas à la hauteur" de "l'échelle de valeurs de l'institution", a requis cinq ans de prison, dont trois ans ferme, avec mandat de dépôt à effet différé, sans aménagement de peine.
L’étudiant suspendu de son internat
"Il n'y a pas de risque de réitération", a répondu Me Alain Jakubowicz, conseil de l'interne, "atterré" par des réquisitions "politiques".
"Ce gamin était un petit con, imbu de sa personne, et ne conteste pas les faits d'une extrême gravité. Mais il a changé", a-t-il plaidé, demandant une "décision juste et pas disqualifiante". Le jugement, mis en délibéré, sera rendu le 14 janvier.
L'interne a défendu avec assurance "son droit" d'être médecin dans plusieurs échanges tendus avec l'avocat des parties civiles. Après être passé par les universités de Tours et de Limoges, il devait débuter son internat début novembre à l'hôpital de Carcassonne (Aude).
Mais son affectation au CHU de Toulouse, auquel est rattaché l'hôpital, a été suspendue par l'Agence régionale de santé (ARS) devant la levée de boucliers des personnels hospitaliers qu'elle avait suscitée. Une suspension confirmée fin novembre par le juge des référés du tribunal administratif de Toulouse.