Loire-Atlantique : exposée aux pesticides, une ancienne fleuriste demande réparation pour sa fille morte d’un cancer
Publié : 4 décembre 2024 à 12h34 par Dimitri Coutand avec AFP
Une ancienne fleuriste près de Nantes se bat pour reconnaître le préjudice subi par sa fille de 11 ans, décédée d’un cancer. Une maladie liée à l’exposition de sa mère aux pesticides pendant sa grossesse.
La cour d'appel de Rennes doit se prononcer ce mercredi 4 décembre sur la demande d'une ancienne fleuriste de Loire-Atlantique pour reconnaître le préjudice subi par sa fille, morte à l'âge de 11 ans d'un cancer lié à son exposition aux pesticides durant la grossesse.
Emmy Marivain, 11 ans, est morte d'une leucémie le 12 mars 2022. Sa famille a engagé une procédure devant le Fonds d'indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) et a obtenu "la reconnaissance du lien entre l'exposition aux pesticides et la leucémie en juillet 2023", rappelle l'association Phyto-victimes, qui soutient la famille, dans un communiqué.
Le FIVP a proposé 25 000 euros d'indemnité à chacun des parents, qui réclament aussi une indemnité pour les souffrances subies par Emmy durant sa maladie, pour sa sœur, son frère et sa grand-mère, tous affectés par ses multiples séjours à l'hôpital et par son décès.
"J'ai empoisonné ma fille"
Ce faisant, le FIVP n'a tenu compte "à aucun moment du préjudice subi par Emmy", avait fait valoir l'avocat des parents, Maître François Lafforgue, devant la cour d'appel de Rennes le 10 octobre.
La mère d'Emmy, Laure Marivain, a été exposée dès ses 20 ans à de nombreux herbicides dans le cadre de sa profession, notamment en nettoyant "les taches bleues et jaunes" sur les végétaux recouverts de pesticides qu'elle réceptionnait en grande quantité.
"J'ai empoisonné ma fille", avait lâché Laure Marivain devant la cour d'appel, ajoutant : "si l'on m'avait mise en garde, ma fille serait encore là".
Le cas Emmy, un des six dossiers étudiés par le FIVP
"J'ai tenu la promesse que je lui ai faite de me battre jusqu'au bout", avait-elle poursuivi, affirmant vouloir "tout faire pour que la culpabilité change de camp".
L'avocate du FIVP, Maître Géraldine Brasier Porterie, avait souligné que le fonds était "lié par les textes" qui empêchaient l'indemnisation demandée.
Emmy n'est pas la seule enfant malade à la suite d'une exposition aux pesticides durant la grossesse. Selon l'association Phyto-victimes, six dossiers ont été étudiés par le FIVP au 31 décembre 2023, "avec cinq avis favorables et un avis défavorable rendus par la commission d'indemnisation des enfants victimes d'une exposition prénatale aux pesticides".