Patrick Poivre d’Arvor : une plainte pour viol déposée à Rochefort dès 2005

8h52 par Joséphine Point avec AFP

Plus de 40 femmes ont témoigné contre l'ex-présentateur du 20h de TF1.

Patrick Poivre d'Arvor
Crédit : Wikimedia Commons | Georges Seguin | CC 3.0

Alors que deux nouvelles femmes ont porté plainte avec constitution de partie civile contre Patrick Poivre d'Arvor, une affaire datant de près de 20 ans refait surface.

Au total, plus de 40 femmes ont témoigné auprès de la justice contre l'ancien présentateur des JT d'Antenne 2 puis de TF1, âgé de 77 ans, qui conteste les accusations de viols et d'agressions sexuelles.

PPDA a été mis en examen en décembre 2023 pour l'un de ces viols.

 

Une plainte déposée dès 2005

L'une des femmes l'avait dénoncé il y a 19 ans. Caroline Merlet avait déposé plainte pour viol contre Patrick Poivre d'Arvor en juin 2005 à Rochefort, plainte qui n'a jamais été rendue publique et qui avait été classée sans suite quelques mois après, selon les révélations du journal Le Monde ce lundi 21 octobre.

Caroline Merlet avait 29 ans à l'époque, et les faits qu'elle dénonce se sont produits le 14 mars 2005 dans le bureau du présentateur, après le journal télévisé auquel elle avait assisté, détaille le journal.

Dans le cadre de cette enquête, l'animateur avait même été auditionné par les enquêteurs de la police judiciaire des Hauts-de-Seine, et des policiers s'étaient rendus dans son bureau de la tour TF1, située à Boulogne-Billancourt à l'ouest de Paris, pour effectuer des constatations, a indiqué le parquet de Nanterre.

 

TF1 nie avoir dissimulé l'enquête

La direction de la chaîne a expliqué auprès de l'AFP n'avoir pas eu connaissance de cette procédure en 2005, affirmant que la direction "a été renouvelée plusieurs fois depuis l'époque des faits" et "a connaissance de ces événements au fil de leur médiatisation".

"C'est inimaginable", conteste la journaliste Hélène Devynck, jointe par l'AFP, qui a déposé plainte avec constitution de partie civile en juin dernier contre PPDA. "C'est impossible de rentrer" dans les locaux de TF1 et "de perquisitionner un bureau sans que la direction ne soit au courant", a-t-elle souligné, accusant TF1 de "protéger" son ancienne vedette et d'avoir "dissimulé" cette plainte.

Elle et les autres plaignantes sont "dans une colère noire", ajoute-t-elle : "Si j'avais su en 2005, peut-être que j'aurais témoigné" cette année-là, "peut-être que beaucoup des 46 femmes qui ont témoigné aujourd'hui l'auraient fait aussi" il y a 19 ans.