Pollution : l'usine Yara de Montoir-de-Bretagne dans le viseur de la préfecture

Publié : 7 juillet 2020 à 6h36 par Arnaud Laurenti

L'usine de fabrication d'engrais, installée sur les bords de Loire à Montoir-de-Bretagne, est surveillée depuis près de 10 ans par les autorités. Trois nouveaux arrêtés préfectoraux ont été pris suite au non respect des normes environnementales.

ALOUETTE
Crédit : Capature écran | Google Maps | Google Street View

Si le dossier traîne depuis un moment, la préfecture de Loire-Atlantique durcit le ton avec le fabriquant d’engrais Yara. L'industriel norvégien doit se mettre en conformité sur plusieurs points en relation avec les rejets de produits polluants. De premières sanctions financières, relativement faibles pour l'instant, ont été prises.

Trois arrêtés

Selon Ouest-France, l'unité de production d'engrais solide du site Seveso de Montoir-de-Bretagne est concerné par trois arrêtés de la préfecture depuis le 19 juin dernier pour "non-respect de différentes normes environnementales et de traitements insuffisants de ses eaux usées".

Dans sa mise en demeure, la préfecture explique qu'un inspecteur de l’environnement a constaté le 3 mars dernier que les rejets atmosphériques provenant de la tour de prilling, destinée à la production du nitrate d’ammonium, ne faisaient pas l’objet d’un traitement avant rejet. L'expert a également constaté que les émissions de poussières et le niveau de pH des eaux industrielles font l’objet de "dépassements significatifs" des niveaux autorisés.

Le préfet demande à l’usine de mettre en conformité d’ici un an le traitement des rejets atmosphériques de la tour de prilling, et donne à Yara jusqu'au 30 septembre prochain pour réduire le taux de pH de ses eaux industrielles.

Astreintes journalières

La préfecture de Loire-Atlantique a également pris un arrêté imposant une astreinte journalière de 300 euros pour ne pas avoir suivi une première mise en demeure concernant le traitement de ses eaux industrielles et pluviales avant leur rejet dans la Loire.

Cette astreinte sera appliquée jusqu'à ce que l'entreprise présente la preuve du lancement des travaux.

Enfin, l'usine devra s'acquiter d'une autre astreinte, dont le montant cumulé atteint 3 150 euros, en raison de rejets en azote et phosphore non-conformes et malgré une première mise en demeure. Le site avait bien mis en place un dispositif de traitement mais son efficacité est resté très limitée.

Une enquête en cours

Ouest-France rappelle que l'usine de Montoir-de-Bretagne fait l’objet d’une enquête préliminaire du parquet de Saint-Nazaire depuis mai 2018. Le site pourrait être poursuivi pour non-respect des différentes injonctions préfectorales. Délit pouvant être sanctionné d’une amende de 500 000 €, indique le quotidien.