Dans l'Ouest, les piscinistes victimes de leur succès

Publié : 28 avril 2021 à 14h36 par Arnaud Laurenti

Si les ventes de piscines se portent plutôt bien dans l'Ouest, les professionnels doivent s'adapter à une hausse de la demande et depuis peu, à un risque de pénurie de certaines matières premières.

ALOUETTE
Crédit : Unsplash

C'est l'un des secteurs qui semble ne pas avoir trop souffert de la pandémie : le marché de la piscine se porte bien. Dans l'Ouest, les successions d'été chauds, voire caniculaires, et les derniers confinements ont encouragé de nombreux particuliers à se jeter à l'eau. Au point que les professionnels se retrouvent presque noyés sous les commandes.

Un effet "confinement"

"Le marché de la piscine, avec le soleil et le réchauffement climatique, a connu une forte demande au niveau de la piscine et du spa. Le confinement également a fait que les gens sont restés chez eux et ont eu besoin de confort et de loisirs", explique Anthony Guilpain, gérant d'AGP Piscines et Spas à Landerneau. Selon le professionnel, la baisse des prix pour l'installation d'un bassin a rendu la piscine, jusqu'ici produit de luxe, plus abordable.

"L’idéal est de passer une commande entre septembre et février pour être à peu près sûr d’avoir sa piscine au mois de juin ou de juillet de l’année d’après. Il y a une grosse demande actuellement, ça prend donc du retard. Il faut donc anticiper six à huit mois auparavant", explique pour sa part Fabrice Priant, gérant de l’entreprise Priant en Creuse, Indre et Haute-Vienne.

Malheureusement, si les carnets de commande des piscinistes ne désemplissent pas, les professionnels sont aujourd'hui confrontés à des problèmes d'approvisionnement.

Hausse de prix et ruptures de stock

"On a toutes les semaines des hausses de tarifs qui vont de 6 à 40%. Pour le moment, on palie cette hausse en faisant un effort de notre côté, mais à un moment donné, on n’aura pas d’autre choix que d’impacter ces hausses aux clients, certainement à partir de septembre", explique un peu dépité Anthony Guilpain. Le pisciniste a réussi à anticiper ses stocks pour encore quelques bassins à venir mais il se retrouve aujourd'hui confronté à des difficultés d'approvisionnement.

"On a une très forte demande ces deux dernières années. Avec une grosse problématique qui commence à se poser actuellement, c’est qu’on va être éventuellement en rupture de matières premières. Les délais de fabrication s’allongent sans arrêt. On commence à avoir des ruptures sur des coloris de liners (poche d’imperméabilisation en plastique PVC permettant d'assurer l'étanchéité d'une piscine). Heureusement, ce ne sont pas les plus demandés. C’est très tendu et on a quelques inquiétudes", indique également Yannick Chausseau, gérant de Piscines Magiline à Bessines, en Deux-Sèvres.

Pour l'heure, les piscinistes ne rencontrent pas de difficultés qui pourraient impacter les commandes en cours, mais si le niveau de la demande continue à croître et que les difficultés d'approvisionnement s'aggravent, ces derniers craignent de devoir reporter certains chantiers.

Toutes sortes de piscines

La popularisation des piscines au cours des dernières années a également entraîné un changement du côté des produits demandés. 

"En Finistère, on a beaucoup de spas, les spas de nage, de la petite piscine et de la piscine intérieure. On en a pour tous les goûts et pour tous les budgets", détaille Anthony Guilpain.

Même son de cloche dans les Deux-Sèvres : "On fait des toutes petites piscines, on fait des grandes piscines, on s’adapte à la configuration du terrain, on passe au-dessus des murs en cas de besoin. Il n’y a rien d’impossible dans la réalisation d’une piscine. A une époque, on avait peut-être plus tendance à avoir des bassins en bord de mer sur des résidences secondaires, mais là, la demande est nationale. On fait limite plus de bassins à l’intérieur des terres qu’en bord de mer actuellement", explique Yannick Chausseau.

"On s’aperçoit que cet effet confinement donnent des envies aux gens de pouvoir retrouver un bien-être chez eux. Je pense que là on est passé sur l’ordre, d’à peu près, une augmentation de 50% des bassins à réaliser", estime pour sa part Fabrice Priant.