Agressions sexuelles : l’étudiant en médecine tourangeau n’ira pas en prison
Publié : 10h39 par Marion Galard avec AFP
La cour d’appel d’Orléans l’a condamné à une peine de cinq ans de prison avec sursis.
L’étudiant en médecine de Tours poursuivi pour plusieurs agressions sexuelles ne sera finalement pas incarcéré. La cour d’appel a rendu sa décision ce mardi 14 janvier : elle le condamne à cinq ans de prison avec sursis, la même peine qu’en première instance.
L'étudiant, âgé de 27 ans, avait été condamné en première instance, en mars dernier, devant le tribunal correctionnel de Tours, pour des agressions sexuelles commises entre 2017 et 2020 lorsqu'il était inscrit à la faculté de médecine de Tours. Mais le parquet, qui avait requis une peine de prison ferme, avait fait appel, jugeant la condamnation trop faible.
La cour d'appel d'Orléans a finalement confirmé cette première condamnation, y ajoutant une obligation de verser 1 500 euros à chacune des deux victimes. Son inscription au fichier des auteurs d'infractions sexuelles (Fijais) est aussi confirmée. Cinq femmes avaient porté plainte contre lui.
"Je n’avais plus aucune barrière"
Lors de l'audience en décembre, l'interne avait une nouvelle fois reconnu les faits, arguant à plusieurs reprises qu'il "avait changé", notamment grâce "à un travail introspectif" mené sur lui-même et sur sa relation avec les femmes.
"J'étais très immature, je n'avais plus aucune barrière", s'était défendu le prévenu, répétant qu'il avait été "lâche".
À la barre, une des victimes était revenue sur son agression, affirmant aussi avoir été violée - point contesté par la défense qui réfute toute pénétration - et évoqué la perte de "son intimité, son innocence et son rêve de devenir urgentiste", quand une autre avait qualifié "d'aberrante" l'idée que le prévenu puisse devenir médecin.
L’étudiant toujours suspendu de son internat
L'avocat général, Florent Carpentier, avait requis une peine plus lourde de cinq ans de prison, dont trois ans ferme, avec mandat de dépôt à effet différé, sans aménagement de peine. Il avait évoqué une "première peine pas à la hauteur" de "l'échelle de valeurs de l'institution".
"Il n'y a pas de risque de réitération", avait répondu Me Alain Jakubowicz, conseil de l'interne, "atterré" par des réquisitions selon lui "politiques".
L'interne, qui avait défendu avec assurance "son droit" d'être médecin dans plusieurs échanges tendus avec l'avocat des parties civiles, devait débuter son internat début novembre 2024 à l'hôpital de Carcassonne.
Une procédure disciplinaire en cours
Mais son affectation au CHU de Toulouse, auquel est rattaché l'hôpital audois, a été suspendue par l'Agence régionale de santé (ARS) devant la levée de boucliers des personnels hospitaliers qu'elle avait suscitée. La suspension a été confirmée fin novembre par le juge des référés du tribunal administratif de Toulouse.
Dans un communiqué publié ce mardi 14 janvier, l’université de Tours a affirmé avoir pris "acte de cette décision judiciaire" et rappelle que "la procédure disciplinaire, indépendante, dépaysée hors de la région académique, rendra ses conclusions dans les prochaines semaines".