Les secrets du Vendée Globe : comment les marins se préparent-ils ?

21 octobre 2024 à 8h35 par Zacharie Brault

Seul sur leurs voiliers, c'est une véritable bataille que les skippers vont livrer sur les océans qu'ils vont traverser.

Défis physique du Vendée Globe
Charlie Dalin, 2e du dernier Vendée Globe, sera l'un des favoris de la course.
Crédit : Ronan Gladu / disobey / Macif

Qui dit grande compétition, dit préparation physique, et dans n’importe quel sport. La voile ne fait pas exception, surtout lorsque l’on évoque le Vendée Globe. Entre la durée de la course, l’environnement hostile de la mer, et les violents mouvements infligés par leur bateau, les corps des skippers sont mis à rude épreuve pendant plusieurs mois.

Une grande compétition, ça se prépare. Deuxième du dernier Vendée Globe en 2020, Charlie Dalin explique : "Il y a toute une préparation mentale, mais aussi une préparation sur la gestion du sommeil, la nutrition, et une préparation physique".

Et même si certains sont tentés de dire que c’est le bateau qui avance sur l’eau, les 40 skippers qui prendront le départ le 10 novembre prochain doivent se préparer comme des athlètes.  

"C’est un sport mécanique, mais le skipper doit pouvoir supporter les contraintes physiques que les bateaux amènent et la difficulté physique que représente cette épreuve hors normes", relève Charlie Dalin.  

Les skippers seront à bord de leur voilier Imoca, d’une longueur de 18,28 mètres.

 

"Même dormir consomme de l’énergie !"

À ce sujet, Romain Attanasio considère que "comme les bateaux sont très brutaux dans leurs mouvements, il vaut mieux être agile que fort. Ça ne sert à rien d’être bodybuildé".

Sur une mer, même calme, le corps humain se retrouve constamment en mouvement. Une difficulté relevée par Samantha Davis, qui s’élancera pour son quatrième Vendée Globe : "On doit s’entraîner pour manœuvrer le bateau, mais surtout pour supporter les mouvements de celui-ci pendant trois mois et demi. Même dormir consomme de l’énergie !"

En mer, il n’y a pas un seul moment de répit, la préparation est donc indispensable, et il faut trouver le temps de l’effectuer. "On a tellement de choses à faire qu’il faut se forcer à se détacher pour pouvoir se préparer physiquement", souligne le skipper vendéen Manuel Cousin.

Pour Samantha Davis, le constat est le même : "On n’a pas le temps de s’entraîner deux fois par jour et de se reposer. Il faut s’occuper des questions de navigations, de survies, aller voir les sponsors, s’occuper du bateau notamment".

Et quand les skippers trouvent le temps pour préparer leur corps, certains privilégient la force à l’endurance, d’autres font l’inverse, mais la plupart combine les deux de manière équilibrée : "Je fais beaucoup de cardio, de la course à pied, du vélo, du rameur, et de la musculation pour avoir la force qu’il faut sur le bateau pour ne pas se blesser", explique Manuel Cousin.

Une préparation titanesque, pour la course à la voile la plus difficile et la plus prestigieuse au monde.

 

Plus de confidences dans notre podcast

Pour découvrir encore plus de témoignages des skippers du Vendée Globe 2024, écoutez l'épisode consacré à leur préparation de notre podcast "Les secrets du Vendée Globe" :