Les cancers de la peau bientôt dépistés par l'intelligence artificielle ?
Publié : 10 juin 2024 à 12h33 par Nicolas Mercier avec AFP
Se faire dépister d’un cancer grâce à un robot ? Ça sera bientôt possible !
Dans un contexte de pénurie de dermatologues, des technologies de pointe alliées à l'intelligence artificielle pourraient se révéler des aides de plus en plus précieuses au diagnostic.
Vectra 360, c'est le nom de la nouvelle machine révolutionnaire dans la détection de maladies dermatologiques. Ce scanner produit une cartographie des lésions visibles et de tous les grains de beauté. "Le médecin peut ensuite, à distance, choisir d'en grossir un qui lui semble suspect pour l'analyser", explique Isabelle L'Hôpital, qui dirige la société France Dermatologie Territoires, à l'origine du projet.
L'objectif de cette filière d'imagerie dermatologique est d'améliorer la détection du mélanome dans un département qui fait face, comme de nombreux autres, "à des délais élevés pour l'obtention d'un rendez-vous avec un dermatologue" sur fond de pénurie de ces spécialistes.
L'IA face à l'augmentation des cas
Chaque année en France, on découvre environ 18 000 cas de mélanomes - le plus agressif des cancers de la peau - occasionnant 2 000 décès.
Le mélanome est une tumeur cutanée qui ressemble à un grain de beauté mais qui présente souvent les caractéristiques suivantes : asymétrie, bords irréguliers, plusieurs couleurs, grossissement ou changement d'aspect.
Grâce à l'amélioration du dépistage et à l'introduction de nouveaux traitements, le taux de décès tend à se stabiliser ces dernières années.
Les praticiens espèrent pouvoir compter sur l'aide de l'intelligence artificielle, présente dans des machines comme la Vectra 360. En documentant de façon automatisée la surface cutanée d'un grand nombre de personnes, elles permettront de créer un historique complet des lésions et grains de beauté des patients.
L'objectif sera alors de développer des algorithmes d'IA capables d'identifier facilement et rapidement les lésions nouvelles, évolutives ou suspectes sur la peau dans son ensemble. "Aujourd'hui, la machine ne peut pas encore donner un diagnostic", précise Jilliana Monnier. C'est-à-dire affirmer si telle ou telle lésion est un mélanome. "L'intelligence artificielle pourra servir à faire une sorte de tri, même si la décision finale reviendra toujours au médecin", avance Luc Thomas.
Une semaine spéciale
Ce lundi 10 juin s’ouvre la 27e édition de la semaine de prévention et de sensibilisation au dépistage ciblé des cancers de la peau.
Chaque année, avant la période estivale, le SNDV (Syndicat national des dermatologues et vénérologues) lance une semaine de prévention afin d'encourager le dépistage de l'un des cancers les plus présents en France.
À l’aide de conseils simples à appliquer, cela aide chacun à vérifier et dépister une éventuelle formation cancéreuse.
Bien qu’en ce début de période estivale le soleil n'ait pas régulièrement montré ses rayons, certaines personnes restent “à risque” en raison de leur “phototype”. Ces phototypes représentent les différentes caractéristiques physiques qui favorisent l’apparition de maladies dermatologiques.
Des outils simples
Plus votre peau est claire, (ainsi que vos yeux ou vos cheveux), plus la nécessité de se protéger en cas d’exposition aux UV du soleil est importante.
Même si l’IA semble pouvoir favoriser le dépistage de cancers de la peau, le SNDV appelle les concitoyens à réaliser régulièrement des “auto-examens” à l’aide d’outils simples comme la méthode “A-B-C-D-E” :
- A comme Asymétrie : le grain de beauté n'est pas régulier, ni rond, ni ovale et ses reliefs ne sont pas répartis régulièrement autour de son centre ;
- B comme Bords irréguliers : ses bords sont irréguliers et mal délimités ;
- C comme Couleur : il présente plusieurs couleurs (noir, bleu, marron, rouge ou blanc) ;
- D comme Diamètre : il est de grande taille (plus de 6 mm) ;
- E comme Évolution : il évolue et grossit, change d'épaisseur et de couleur.
La présence d'un ou de plusieurs de ces signes ne signifie pas forcément que vous avez un mélanome, mais justifie de demander un avis médical sans attendre.
Le conseil le plus important reste celui donné en amont d’une exposition longue durée aux rayons du soleil :
Source : SNDV