Santé : les consultations et médicaments moins bien remboursés à compter de 2025
Publié : 19 novembre 2024 à 6h56 par Joséphine Point avec AFP
Le gouvernement a présenté sa nouvelle équation budgétaire pour faire davantage d'économies dans le domaine de la santé.
Crédit : Illustration Envato D. R.
La ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, a annoncé qu'à partir de 2025, les consultations chez le médecin ainsi que les médicaments seront moins bien remboursés par la Sécurité sociale.
Les consultations médicales seront ainsi remboursées à 65% au lieu de 70%. Pour les 96% de patients qui bénéficient d'une complémentaire santé, la complémentaire prend en charge le reste, à l'exception de la "franchise" de deux euros sur chaque consultation, à la charge de l'assuré.
Quant aux remboursements des médicaments : les trois taux existants (65%, 30% et 15%) seront a priori abaissés dans la même proportion, de 5 points chacun.
Pour atteindre un objectif d'économies "à hauteur de 5 milliards d'euros" sur les dépenses de santé, l'exécutif envisage aussi "des baisses de prix des produits de santé pour 1,2 milliard d'euros", ainsi que "des mesures d'efficience à l'hôpital" pour 600 millions et également sur les soins de ville pour 600 millions, a aussi dit la ministre.
Des "dérapages" constatés
Par ailleurs, Geneviève Darrieusecq a confirmé un "dérapage" des dépenses de médicaments cette année, "évalué à 1,2 milliard d'euros", que le gouvernement entend limiter après un "dialogue avec les industriels afin de trouver des mécanismes de compensation".
Cet écart par rapport aux prévisions est imputé à des remises de la part des industriels moins importantes qu'attendu. Les remises permettent de payer les médicaments moins chers que le prix officiel.
Chaque année la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) fixe une enveloppe pour les médicaments remboursables. Si les ventes dépassent ce plafond, un mécanisme nommé clause de sauvegarde s'applique et les laboratoires doivent reverser environ 70% du trop-perçu à l'Assurance-maladie.
"Alors que les finances publiques subissent une dégradation critique, l'État cible une fois de plus, dans une précipitation alarmante, le secteur pharmaceutique, déjà soumis à l'une des fiscalités les plus lourdes d'Europe", s'insurge le syndicat des entreprises du médicament (Leem) dans un communiqué.