Scandale du Mediator : les laboratoires Servier reconnus coupables de "tromperie aggravée"
Publié : 29 mars 2021 à 8h33 par Marie PIRIOU
Les laboratoires Servier ont été reconnus coupables lundi à Paris par la justice de "tromperie aggravée" et d'"homicides et blessures involontaires" dans le scandale du Mediator, un médicament tenu pour responsable de centaines de décès.
Crédit : Archives
Place au jugement ce lundi dans le procès du Mediator. Le tribunal correctionnel de Paris s'est prononcé ce lundi. Les laboratoires Servier ont été reconnus coupables de "tromperie aggravée" et d'"homicides et blessures involontaires" dans le scandale du Mediator. "Malgré la connaissance qu'ils avaient des risques encourus depuis de très nombreuses années, (...) ils n'ont jamais pris les mesures qui s'imposaient et ainsi trompé" les consommateurs du Mediator, a déclaré la présidente du tribunal correctionnel, Sylvie Daunis. Le groupe pharmaceutique a toutefois été relaxé du délit d'"escroquerie".
Quatre ans de prison avec sursis pour l'ex-numéro 2 du groupe Servier
Les laboratoires Servier ont donc été condamnés à 2,7 millions d'euros d'amende. L'Agence du médicament a elle été condamnée à 303.000 euros d'amende. Le tribunal correctionnel a estimé que l'Agence avait "failli dans (son) rôle de police sanitaire et de gendarme du médicament" et lui a infligé la peine maximale de 225.000 euros pour "homicides et blessures involontaires" par négligence, à laquelle s'ajoutent des peines d'amendes contraventionnelles à hauteur de 78.000 euros. Jean-Philippe Seta, l'ex-numéro 2 du groupe pharmaceutique et ancien bras droit du tout-puissant Jacques Servier, décédé en 2014, a lui écopé de quatre ans d'emprisonnement avec sursis.
Rappelons que le Mediator, censé être un antidiabétique, a été utilisé largement comme coupe-faim. Il aurait provoqué des centaines de décès..Ce scandale sanitaire avait été révélé par la pneumologue brestoise Irène Frachon en 2009.
(Avec AFP)