Mayenne : des animaux découpés vivants, une enquête ouverte contre un abattoir
Publié : 18 janvier 2024 à 9h59 par Joséphine Point avec AFP
L'association L214, qui a déposé plainte, dénonce des images "dignes d'un film d'horreur".
L'abattoir de Craon, en Mayenne.
Crédit : Capture d'écran | Google Street View
L'association de défense des animaux L214 a porté plainte pour cruauté, sévices graves et mauvais traitements contre l'abattoir de Craon, en Mayenne, dénonçant des animaux encore vivants au moment de leur découpe. Elle demande la fermeture immédiate de l'entreprise.
La plainte, déposée ce mercredi 17 janvier au parquet de Laval, fera l'objet "d'une enquête judiciaire qui sera confiée à la gendarmerie", a déclaré la procureure de la République, Anne-Lyse Jarthon.
"Les images tournées en fin d'année dernière montrent des animaux encore conscients après l'étourdissement : des veaux, vaches, boeufs, moutons relèvent la tête et se débattent avant et après l'égorgement, indique l'association dans un communiqué. Des vaches réagissent aux coups de couteau et à la pince guillotine lors de la découpe de leurs pattes avant, de leurs cornes ou de leur tête. Pourtant, à ce stade de la chaîne d'abattage, les animaux devraient être morts."
L214 met par ailleurs en lumière des problèmes structurels dans l'abattoir et l'absence d'intervention des services vétérinaires.
La préfecture contredit les accusations
"Les quatre abattoirs d'animaux de boucherie que compte la Mayenne, parmi lesquels le site de Craon, font l'objet d'une inspection permanente par les services vétérinaires de l'État", a répondu la préfecture dans un communiqué. "Les services de l'État ont adressé le 21 avril 2023 à l'exploitant de cet abattoir une mise en demeure sur les conditions d'immobilisation des animaux avant leur étourdissement", mise en demeure levée "le 12 juillet suivant au regard des actions correctives déjà engagées", précise-t-elle.
Fin décembre 2023, "un nouvel équipement de contention plus adapté à toutes les tailles de bovins a notamment été mis en service", poursuit la préfecture, pour qui les installations filmées par L214 "ne sont donc pas celles actuellement en service au sein de l'abattoir de Craon".