Ligne POLT : un "train de la colère" vers Paris pour demander plus d'investissements
Publié : 14 avril 2025 à 14h52 par Joséphine Point avec AFP
Les manifestants dénoncent par ailleurs de nombreux retards et des incidents fréquents.
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Des centaines d'élus et usagers de la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT) se rendent à Paris ce mardi 15 avril pour demander l'amélioration de cette dernière, jugée "sinistrée".
Cette liaison de plus de 700 km, vieillissante alors qu'elle transporte chaque année 2,6 millions de voyageurs, est marquée par de nombreux retards, des suppressions et des incidents fréquents.
"Depuis qu'il y a eu le premier TGV en 1981, le réseau classique a été sous-entretenu. Sur la ligne POLT, il faut tout reprendre : changer les rails, les traverses, le ballast, les poteaux caténaires, les fils de contact (...) et mettre des locomotives en état de marche", résume Jean-Noël Boisseleau, vice-président d'Urgence Ligne POLT.
Si la SNCF prévoit "des investissements sans précédent" de près de trois milliards d'euros d'ici 2027 sur la ligne POLT et la ligne Paris-Clermont-Ferrand, elle aussi sinistrée, cet effort n'est pas jugé suffisant pour Jean-Noël Boisseleau : "il faudrait 2,5 à 3 milliards d'euros supplémentaires pour que, vraiment, on reparte pratiquement à neuf. On ne conteste pas ce que dit la SNCF. On dit simplement que c'est bien, mais insuffisant".
Des choix de travaux contestés
La compagnie ferroviaire a d'ores et déjà programmé des travaux de modernisation sur la ligne POLT, comme dans le Loiret, où une voie ferrée de 70 km va être entièrement renouvelée. Mais ces travaux impliqueront une interruption de la circulation des trains pendant huit heures par jour du lundi au vendredi pendant plusieurs mois entre 2025 et 2026. De quoi déplaire aux usagers et aux élus.
Il s'agit de "rénover entièrement" ces voies (rails, traverses et ballast), "au moyen d'un train-usine, véritable usine roulante capable de très hauts rendements", précise la SNCF, pour qui "sans cette organisation industrielle, ces travaux dureraient plusieurs années".
Or, le vice-président d'Urgence Ligne POLT considère qu'on aurait pu éviter cette interruption totale du trafic : "Le trafic pourrait passer sur une voie et laisser l'autre libre. Mais pour la SNCF, financièrement, ça coûte moins cher de carrément bloquer des plages horaires et d'utiliser les deux voies en même temps".