Les secrets du Vendée Globe : comment les marins vivent-ils les au revoir et la sortie du chenal ?

Publié : 29 octobre 2024 à 8h06 par Zacharie Brault

La sortie de port Olona plonge les skippers dans une liesse populaire et dans une matinée de célébration. Mais le jour du départ est aussi celui des adieux au public, et surtout aux proches.

Crédit : Fred Olivier | Nefsea | Alea

Le jour du départ est sûrement un des moments forts du Vendée Globe. Après trois semaines passées sur terre, dans l’énergie du village, les skippers rejoignent enfin l’invisible ligne de départ.


Entre stress et excitation, les 40 skippers s’apprêtent, le 10 novembre prochain, à basculer dans une course mythique, loin de l’euphorie qu’ils ont connue pendant les trois semaines de village.


"À chaque fois, je profite de l’ambiance dans le chenal, c’est un moment très joyeux, où je me dis que j’ai de la chance d’être où je suis", reconnaît la Britannique Samantha Davies à notre micro.


Si le matin même du départ est souvent bien vécu, bon nombre de skippers redoutent la veille de course. "Je déteste la veille du départ. On dort mal, on sait que dans notre tête on est déjà parti, c’est le pire moment", peste Romain Attanasio, qui a déjà connu ces veilles de courses en 2017 (15e) et en 2021 (14e).


Le natif des Alpes est rejoint sur ce point par Charlie Dalin, 2e du dernier Vendée Globe : "Le plus difficile, c’est la dernière nuit à terre, le dernier repas, la dernière douche". Mais le lendemain, le jour du départ, les skippers basculent rapidement vers la course. "Dès que je suis sur le ponton, je suis dans ma course", affirme-t-il.


Et c’est d’ailleurs le moment des derniers adieux aussi, où chaque skipper reconnaît que ces instants sont forts en émotions. "Je me suis préparé, mais si je vois que c’est difficile pour mon fils de 6 ans et demi, ça risque d’être compliqué pour moi aussi", admet le skipper.


 


L’édition 2020, en plein Covid


Pour certains skippers, c’était leur premier Vendée Globe. Un Vendée Globe qui marquera tristement l’histoire, puisqu’il s’est fait sans public, en plein confinement pour cause de pandémie de Covid-19.


C’était le premier pour Manuel Cousin par exemple : "On a déjà eu de la chance de pouvoir partir. Mais c’était particulier, je n’ai même pas pu dire au revoir à ma fille de 20 ans, je lui ai juste dit au revoir la veille en visio".


Fabrice Amedeo aussi, a connu ce départ dans l’anonymat : "En 2016, le chenal était plein, c’était comme dans un stade de foot sauf qu’on n’a pas l’habitude nous ! En 2020, c’était vide, il n’y avait que les médias". Il explique la vraie différence entre ces deux départs : "La présence de la foule, c’est galvanisant, on prend le départ porté par des milliers de spectateurs, il y a un vrai engouement populaire, c’est très fort", admet-il.


À la sortie du chenal, il ne reste que les bateaux suiveurs, jusqu’à ce que ceux-ci fassent demi-tour, juste après le départ.


"Le dernier au revoir des bateaux qui nous accompagne, c’est un moment fort en émotion, on se dit que ça y est, c’est parti. Souvent, j’ai la larme à l’œil, mais je suis très content", témoigne Sébastien Simon.


 


Plus de confidences dans notre podcast


Pour découvrir encore plus de témoignages des skippers du Vendée Globe 2024, écoutez l'épisode consacré au jour du départ de notre podcast "Les secrets du Vendée Globe" :