Bretagne : un important trafic de Fentanyl démantelé

Une dizaine de personnes sont soupçonnées d’avoir participé à un trafic illégal de Fentanyl en Bretagne, selon les informations révélées par Le Parisien. Le groupe a été interpellé par les gendarmes dans l’attente de son jugement.

Le Fentanyl est un opioïde très puissant qui produit un effet analgésique, utilisé en médecine contre les douleurs chroniques intenses. Néanmoins, lorsque la molécule est détournée de son usage originel, il peut aussi être employé comme une drogue.

Cette dernière est particulièrement connue pour avoir causé une sévère crise sanitaire aux États-Unis. Mélangé au xylazine, un sédatif pour les animaux plus connus sous le nom de "drogue du zombie", le produit se révèle extrêmement dangereux.

Un trafic sur l’ensemble du grand Ouest

Le groupe de Géorgiens, très bien organisé, sillonnait tout l’Ouest de la France pour consulter des médecins. Lors des examens, les malfaiteurs trompaient les professionnels en simulant des douleurs intenses afin de se faire prescrire du Fentanyl.

Si cette première méthode ne portait pas ses fruits, ils dérobaient des ordonnances qu’ils remplissaient ensuite eux-mêmes. Ils pouvaient également être amené à falsifier des prescriptions ordinaires. Certains médecins ont même été menacés s’ils ne fournissaient pas d’ordonnances.

Le groupe se rendait ensuite dans l’ensemble des pharmacies du grand Ouest pour récupérer l’antidouleur, sous forme de patch. Les boîtes étaient alors revendues au sein de la communauté géorgienne en Bretagne, ou bien directement consommées. Au total, plus de 250 ordonnances ont été falsifiées et 150 volées, selon les informations du Parisien.

Une dizaine de personnes interpellées

L’année dernière, la Caisse nationale d’assurance maladie avait déjà fait remonter sa stupéfaction face au nombre conséquent de boîtes de Fentanyl vendues dans certaines zones de Bretagne. De même, des pharmaciens ont alerté leur Ordre sur leur soupçon de fausses prescriptions.

Suite à une enquête sur la provenance du trafic, les gendarmes de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) ont récemment interpellé une dizaine de membres de la communauté géorgienne, selon le Parisien.

L’Oclaesp cherche également à déterminer si le produit a été revendu uniquement en France ou s’il a été exporté. En effet, en raison du système de sécurité sociale avantageux, la France est un pays particulièrement attractif pour les groupes criminels étrangers. Les préjudices pour l’Assurance maladie sont encore en cours d’évaluation.

Les malfaiteurs doivent être présentés ce jeudi à un juge d’instruction en vue d’une mise en examen pour "trafic de stupéfiants, escroquerie, faux et usage de faux", selon le Parisien.