Vendanges : production en baisse pour 2024

6 septembre 2024 à 15h02 par Fabienne Lacroix avec AFP

La cuvée 2024 devrait être moins importante que celle de l’an dernier. Le ministère de l’Agriculture table sur un recul de la production de 18%.

Vendanges
Les vignobles des Charentes et du Val de Loire sont les plus touchés par une baisse de production.
Crédit : Alouette | DLB

Alors que les vendanges ont débuté dans certains vignobles, la production viticole s’annonce moins importante cette année qu’en 2023. Selon une estimation du ministère de l’Agriculture, elle serait en recul de 18% sur un an, du fait de conditions climatiques "particulièrement défavorables" dans pratiquement tous les bassins de production.

La vendange est estimée à 39,3 millions d'hectolitres, "en net recul", alors que la précédente prévision, publiée début août avant le début des vendanges, était une production se situant entre 40 et 43 millions d'hectolitres.

L'estimation du mois précédent a été "ajustée à la baisse en raison d'une meilleure appréciation des résultats de la floraison dans les vignobles les plus tardifs, notamment dans les Charentes", précise le service de statistiques du ministère, Agreste.

Les baisses les plus marquées concernent les vignobles du Jura (-71% sur un an), où un gel sévère et le mildiou réduisent significativement la production, après une très bonne récolte 2023.

Moins 35% en Charentes, moins 30% en Val de Loire

Mais en volume produit, le repli le plus important touche le grand vignoble des Charentes : "Malgré une augmentation des surfaces, la production devrait diminuer de 35% par rapport à l'année record de 2023, en raison d'un faible nombre de grappes et d'une floraison déficiente due à des conditions humides", explique le ministère.

Les autres vignobles les plus touchés sont le Val de Loire (-30%) et Bourgogne-Beaujolais (qui perdrait un quart de sa production) : des pertes essentiellement occasionnées par le mildiou, auquel s'est ajoutée la grêle pour le Beaujolais.

La Champagne voit sa production reculer de 16% sur un an, mais reste supérieure de 8% à la moyenne des cinq dernières années.

Dans le Bordelais, où les surfaces ont diminué dans le cadre du plan prévoyant l'arrachage de 8.000 hectares de vignes cette année, la réduction de la production, également due à des maladies et des orages de grêle, est évaluée à 10%.

Ces baisses de surfaces viennent répondre à une baisse des ventes en volume de vin ces dernières années, les consommateurs boudant en particulier le vin rouge.

Cette année, de nombreux vignobles ont été affectés par des phénomènes tels que "la coulure qui entraîne la chute des fleurs et jeunes baies", ou "le millerandage qui provoque une variation de taille des baies".

Ces phénomènes sont la conséquence de périodes humides et fraîches lors de la floraison. Le mildiou a lui touché la majorité des bassins viticoles.

Au niveau national, la vendange 2024 est inférieure de 11% à la moyenne 2019-2023, selon le ministère.