Travail dissimulé et blanchiment d’argent en Haute-Vienne et en Bretagne au sein d’une société de sécurité
Publié : 26 juin 2024 à 8h46 par Thierry Matonnat
Une société privée de sécurité de Limoges déclarait 4 salariés mais employait à coté une centaine de personnes en situation irrégulière en leur fournissant de faux papiers d’identité. Ce procédé lui a permis de signer de nombreux contrats dans le Limousin, mais aussi en Bretagne.
Le Parquet de Limoges révèle qu'une opération menée par la Section de recherches de Limoges, avec l’appui des gendarmes du groupement de la Haute-Vienne et du Groupe Interministériel de recherches, a permis de mettre un terme aux agissements d’une société privée de sécurité qui recourait massivement au travail dissimulé via l’embauche de travailleurs sans papiers.
En début d’année 2022, les enquêteurs de la Section de recherches de Limoges ont décelé qu’une société de sécurité privée implantée à Limoges exerçait sans disposer de l’agrément CNAPS1 exigé par l’État. Les investigations minutieuses menées sous le contrôle du parquet de Limoges, ont mis en évidence que de nombreux employés sans papier étaient embauchés par l’entreprise, qui ne disposait officiellement que de 4 agents déclarés. La société parvenait ainsi à remporter d’importants contrats, sur l’ensemble des régions Limousin et Bretagne, en usurpant l’identité de vrais agents lors des contrôles.
L’enquête établit que le préjudice s’élève à 550 000 € dont 315 000 € pour l’URSSAF au titre du travail dissimulé.
Les gains illicites générés ont été en partie blanchis en direction de plusieurs pays via des sociétés éphémères. Les perquisitions menées conjointement à Limoges et Pontivy, en Bretagne, ont permis de saisir près de 100 000€ sur les comptes bancaires, plusieurs biens immobiliers dont une discothèque implantée à Limoges d’une valeur de 310 000 €. Ces biens immobiliers avaient été acquis en utilisant des prête-noms avec de l’argent provenant de circuits financiers occultes.
Les mis en cause, déjà connus pour des faits similaires, vont être convoqués devant le Tribunal correctionnel de Limoges.