Suicide du maire de Rezé : un homme soupçonné d'être son corbeau mis en examen
Publié : 3 avril 2025 à 8h02 par Joséphine Point avec AFP
Le maire de la commune de Loire-Atlantique, Hervé Neau, avait été retrouvé mort au sein de la mairie en février 2022.
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Un homme soupçonné d'avoir envoyé une série de lettres anonymes ayant abouti au suicide du maire de Rezé en 2022 a été mis en examen ce mercredi 2 avril, a annoncé le procureur de la République de Nantes.
Le corps d'Hervé Neau avait été découvert le 11 février 2022 à l'intérieur de la mairie de Rezé. Avant de se suicider, le maire avait laissé un courrier manuscrit dans lequel il expliquait son geste "par des faits de harcèlement dont il avait été la victime depuis quelques semaines avant son passage à l'acte", indiquait à l'époque le parquet.
"Depuis le début du mois de janvier 2022, la mairie ou le maire lui-même avaient reçu 13 courriers anonymes dactylographiés", courriers qui "faisaient notamment état d'éléments de la vie privée d'Hervé Neau", leur auteur menaçant de les rendre publics, rappelle dans un communiqué le procureur de Nantes, Antoine Leroy.
Les investigations avaient permis d'identifier précisément le modèle de l'imprimante utilisée par le corbeau mais pas l'identité de ce dernier. La procédure avait été classée en janvier 2023.
Mais en septembre 2023, la veuve, les deux enfants et la soeur d'Hervé Neau avaient déposé une plainte avec constitution de partie civile, ce qui entraîne automatiquement l'ouverture d'une information judiciaire par un juge d'instruction.
En exploitant "un certain nombre d'outils informatiques et de communication", les enquêteurs sont parvenus à remonter jusqu'à un homme de 49 ans soupçonné d'avoir expédié les courriers anonymes, explique le procureur.
Un homme jaloux du maire
Ce suspect, "compagnon d'une personne en son temps proche du maire mais ne travaillant désormais plus à la mairie", a été placé en garde à vue mardi 1er avril.
Selon le communiqué du procureur de la République de Nantes, le mis en cause était animé par "un fort sentiment de jalousie".
"Le magistrat instructeur, estimant qu'il existait à son encontre des indices graves et concordants rendant vraisemblable qu'il puisse être l'auteur (...) des courriers anonymes", l'a mis en examen ce mercredi pour violences sur personne dépositaire de l'autorité publique et harcèlement moral. La peine encourue pour ces deux infractions cumulées est de 3 ans d'emprisonnement, précise le parquet.
Le suspect a été placé sous contrôle judiciaire avec, notamment une obligation de pointage en gendarmerie tous les 15 jours, l'interdiction d'entrer en contact avec les parties civiles, et l'interdiction de quitter la France.