Rassemblement d'anti-bassines : un week-end sous haute tension

Publié : 19 juillet 2024 à 8h01 par Joséphine Point avec AFP

Des policiers sont déployés dans les Deux-Sèvres, la Vienne, la Charente-Maritime et la Vendée.

Bassines
Crédit : archives

"Faire bassine arrière" : quinze mois après les affrontements à Sainte-Soline, plusieurs milliers d'opposants aux réserves d'irrigation, rassemblés depuis mardi 16 juillet dans les Deux-Sèvres, doivent manifester ce vendredi dans la Vienne voisine, malgré l'interdiction des autorités.

Entre 5 000 et 7 000 personnes, venues de France et de l'étranger, ont rejoint depuis mardi le "Village de l'eau" à Melle (Deux-Sèvres), rassemblement organisé jusqu'à dimanche par le collectif Bassines Non Merci, les mouvements écologistes "Les Soulèvements de la Terre" et "Extinction Rébellion", l'union syndicale "Solidaires" et l'association altermondialiste Attac, avec la participation de 120 structures militantes.

Depuis le début de la semaine, plus de 10 000 contrôles ont été effectués et 1 600 objets potentiellement dangereux ont été saisis

 

Une mobilisation dans plusieurs départements

Dans la Vienne, la grande marche est annoncée ce vendredi 19 juillet près de Saint-Sauvant, où une retenue d’eau doit être construite à partir de septembre. Plusieurs cortèges partiront de Poitiers, Vivonne, Saint-Maixent et Melle. Cette grande marche destinée à "arracher un moratoire" sur la construction des retenues d'eau fait craindre aux autorités "des actes d'une grande violence" : plus de 3 000 gendarmes ont ainsi été mobilisés pour "protéger" exploitations et installations agricoles. Selon les autorités, 450 "black blocs", dont plus d'une centaine d'individus "fichés S" rattachés à l'ultragauche ou à l'écologie radicale, sont présents.

À Melle également, plusieurs centaines d’agriculteurs de toute la France sont attendus à l’appel de la Coordination rurale, en soutien à leurs collègues locaux.

Ce samedi 20 juillet, la contestation se déplacera à La Rochelle avec un blocage annoncé du port de La Pallice. Le préfet de Charente-Maritime, qui craint des débordements dans le centre-ville, a élargi son interdiction de manifester à toute la ville de La Rochelle.

Les organisateurs du rassemblement assurent ne pas vouloir "prendre pour cible les agriculteurs et leurs fermes", accusant les autorités "d'attiser les peurs et les tensions" et qualifiant la Coordination rurale "d'apprentis miliciens". Le cadre d'action des manifestations annonce cependant des "formes de désobéissance de masse" destinées à "impacter concrètement leurs cibles" : "bassines" vendredi, "complexe agro-industriel" samedi.