Quatre loups observés en Bretagne ces deux dernières années

8h23 par Marie Piriou avec AFP

Les spécialistes du Groupe loup de Bretagne ont publié une étude ce mardi 24 septembre : au moins quatre loups différents ont été repérés dans la région ces deux dernières années.

Un loup germano-polonais avait notamment été identifié dans le Finistère.
Un loup germano-polonais avait notamment été identifié dans le Finistère.
Crédit : Photo d'illustration | Pixabay

Filmé pour la première fois en mai 2022 dans le Fnistère, à Berrien, après un siècle d'absence, le loup semble déjà bien implanté en Bretagne, avec quatre individus repérés en deux ans.

Le Groupe loup Bretagne a publié ce mardi 24 septembre une analyse de 28 séquences vidéo et 105 photos de loup, réalisées entre mai 2022 et août 2024, grâce à des pièges photographiques. 

Sur ces images, les membres du GLB ont pu distinguer quatre loups différents à partir de leurs caractéristiques physiques, à l'image de ce qui se fait déjà pour d'autres espèces animales (phoques, lynx, cétacés, etc.) Ces prédateurs ont pu été filmés ou photographiés sur au moins 21 sites bretons, essentiellement dans les Monts d'Arrée, mais aussi près de la côte, ou à quelques kilomètres d'agglomérations comme Saint-Brieuc, Quimper ou Brest.

 

Le loup de retour, 31 ans après sa disparition en Bretagne

La Bretagne accueillait environ 500 de ces grands prédateurs à la fin du XVIIIe siècle, selon François de Beaulieu, ethnologue, auteur de "Le loup en Bretagne hier et aujourd'hui" (éditions Skol Vreizh, 2023). Le défrichage des landes, l'emploi du poison et les primes versées pour le tuer, ont provoqué la disparition de l'espèce au début du XXe siècle.

Le dernier loup abattu dans le massif armoricain l'aurait été en 1913 à Tréméven, dans les Côtes d'Armor. L'espèce a été considérée comme éradiquée au niveau national en 1937, avant qu'un couple de loups ne soit observé dans le parc du Mercantour (Alpes-Maritimes) en 1992.

31 ans plus tard, la population de loups a été estimée à 1.003 individus dans l'Hexagone fin 2023, par l'Office français de la biodiversité (OFB).

En Bretagne, l'OFB, qui se base uniquement sur des analyses génétiques, a comptabilisé deux loups depuis 2022. L'un est mort écrasé sur une route du Morbihan en février 2024 et l'autre serait toujours établi dans les Monts d'Arrée.

Cet animal extrêmement mobile, déjà repéré près de Hambourg (Allemagne) et en Belgique, aurait parcouru quelque 1.300 km, avant de rejoindre le Finistère.

Vu la vitesse de dispersion de l'espèce, "il n'y a pas trop le choix, il faut apprendre à vivre avec", estime François de Beaulieu. "Ce qui compte, c'est la capacité des humains à s'adapter à sa présence".

 

29 attaques du loup dans le Finistère en 2024

Une capacité qui a ses limites, selon Sébastien Abgrall, président de la Coordination rurale du Finistère, qui cite le cas d'un éleveur victime de "cinq prédations en quelques mois".

Depuis le début de l'année, la préfecture a répertorié 29 attaques imputables au loup dans le département.

Le Groupe loup Bretagne souhaite à l’avenir pouvoir intégrer à sa base de données toutes les images qui pourraient lui être transmises via son site https://loup.bzh/. Il communiquera les résultats obtenus aux auteurs. Les informations apportées par l’expertise sur l’identification individuelle des loups pourront alors participer aux moyens déployés pour parvenir à une meilleure protection des élevages.