Procès des familles d’accueil à Châteauroux : le jugement a été mis en délibéré
19 octobre 2024 à 9h38 par Corentin Mathias avec AFP
Le procès de 18 personnes, poursuivies pour accueil illégal d’enfants de l’aide sociale, à Châteauroux, s’est terminé ce vendredi 18 octobre, mais il falloir attendre avant de connaître les condamnations.
Le jugement a été mis en délibéré au 18 décembre.
Ce vendredi, des peines de quatre mois de prison avec sursis, à sept ans ferme, accompagnées d’amendes pouvant aller jusqu’à 20 000 euros ont été requises à l’encontre des prévenus.
Les peines les plus lourdes, assorties d'un mandat de dépôt et 20.000 euros d'amende, ont été requises à l'encontre des têtes pensantes présumées du réseau, soupçonnés d'avoir brutalisé les adolescents.
A l'encontre des familles ayant accueilli sans agrément ces jeunes, des peines plus légères allant de quatre mois de prison avec sursis à deux ans de prison ferme ont été requises.
Une soixantaine d’enfants confiés illégalement pendant 7 ans
Depuis lundi, 18 personnes comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Châteauroux, notamment pour violences, travail dissimulé en bande organisée, accueil de mineurs sans déclaration préalable, administration de substance nuisible ou usage de faux en écriture.
De 2010 à 2017, une soixantaine d'enfants ont été confiés illégalement par l'Aide sociale à l'enfance du Nord à une structure d'accueil située dans l'Indre, qui ne disposait pas de l'agrément nécessaire.
Cette structure, "Enfance et Bien-Être", aurait ainsi perçu des sommes qui s'élèveraient à au moins 630 000 euros sur sept ans. Les jeunes ont été accueillis par des familles de l'Indre, de la Creuse et de la Haute-Vienne.
C’est en 2017 que l’affaire a été révélée au grand jour, après l'hospitalisation pour une chute à vélo d'un des enfants. Ce dernier refuse, après une semaine de coma, de retourner chez son bourreau présumé. Un signalement au parquet est alors effectué, qui met au jour des faits répétés commis depuis 2010.
Durant toute la semaine, les victimes, dont neuf ont assisté à l'audience, ont livré des récits accablants : descoups, strangulations, des humiliations et des insultes. Beaucoup d'entre elles, ont rapporté des "travaux forcés", "déscolarisées" pour s'atteler aux travaux de rénovation des têtes de réseau.