Patrimoine : la souscription pour sauvegarder les ruines d’Oradour-sur-Glane piétine

Lancé officiellement le 18 juin dernier par la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, cette grande souscription nationale de la Fondation du Patrimoine doit permettre de montrer aux générations futures la barbarie de la 2^ème compagnie de la Waffen SS Das Reich qui a massacré 643 hommes, femmes et enfants de ce village Haut-viennois le 10 juin 1944.

L’urgence

Si le village martyr d’Oradour-sur-Glane a été classé monument historique à la demande du Générale de Gaulle, par une loi du 10 mai 1946, le site subi les affres du temps depuis presque 80 ans.

En 2022, l'État a entrepris 500.000 euros de travaux pour la consolidation de l'église du village où 246 femmes et 207 enfants ont été brûlés par les nazis.

Une somme qui vient s’ajouter au budget annuel de 300 000 € pour l'entretien courant des ruines.

En mars dernier, Benoît Sadry, président de l'association nationale des familles des martyrs d'Oradour-sur-Glane et Philippe Lacroix, le maire de la commune se sont rendus à l’Elysée pour parler de l’avenir du site.

L’idée du lancement d’une grande souscription nationale par la Fondation du Patrimoine s’est imposée afin de répondre à l’urgence pour préserver ce site qui s’étend sur 10 hectares pour faire vivre la mémoire des personnes disparues et éviter que l’histoire ne se reproduise.

La souscription lancée le 18 juin dernier doit permettre de trouver, auprès de grands mécènes privés mais aussi de particuliers, les crédits suffisants pour compléter les financements publics et réaliser rapidement les travaux de restauration et cristallisation des éléments les plus sensibles qui s’imposent.

Le coût des travaux est évalué à 2 millions d’euros.

Si dans les jours qui ont suivi le lancement de la souscription, plusieurs milliers d’euros ont été collecté, après presque 3 mois, à peine 160.000 euros ont été collecté, c’est 7% de l’objectif final.

A quelques jours des Journées du Patrimoine, il est bon de rappeler qu'il reste 1.403 jours pour sauver ces ruines qui dénoncent chaque jour les dangers de l’individualisme, de la xénophobie, du racisme et des nationalismes exacerbés.

Ce haut lieu mémoriel de la Seconde Guerre Mondiale est visité chaque année par plus de 300.000 personnes.