Suzane – « Ça fait deux ans que je vis ma meilleure vie ! »

9 juin 2020 à 5h00 par Alexandrine DOUET

Un tube, une histoire. Avec le titre « Suzane », extrait de son tout premier album « Toï Toï » sorti en février dernier, la chanteuse raconte son histoire et crie haut et fort qu’il faut croire en ses rêves.

ALOUETTE
Crédit : Alouette | Alexandrine Douet

C’est à Paris, quelques jours seulement avant l’annonce du confinement que nous avons eu la chance de rencontrer Suzane.

Un titre 100% autobiographique

« Qu’est-ce-que tu veux faire plus tard ?…Ah tu veux être chanteuse. Et pour vivre tu fais quoi ? Ah donc tu es serveuse… Derrière ton bar en bois, sauf pendant les heures creuses tu rêves de l’Olympia d’exister devant la foule curieuse… » C’est avec ces mots un brin provocateurs que débute ce titre écrit « sur un bout d’addition ».

En 2014, Suzane de son vrai nom Océane Colom décide de quitter son Avignon natal pour monter à Paris avec l’ambition de devenir une artiste. Mais pour gagner sa vie, la jeune femme trouve d’abord un emploi en tant que serveuse dans un « diner » du 20e arrondissement. Et puis un jour, sa route croise celle d’un jeune producteur Chad Boccara à la tête de la société Faubourg 26. Ce dernier qui est aussi compositeur ( il a écrit notamment le titre « Immense » pour un certain Florent Pagny ) pousse alors Suzane, autrice compositrice et interprète à se lancer à 100% dans la musique.

La scène avant l’album

Suzane que certains comparent à Stromaé, Eddy de Pretto ou même à la surdouée Billie Eilish, se démarque des autres artistes par son parcours plutôt atypique. Alors que la plupart des chanteurs et chanteuses commencent par sortir un album avant de monter sur scène, Suzane reconnaissable à sa combinaison façon Bruce Lee et sa chevelure flamboyante coupée au carré, fait tout le contraire. C’est d’abord sur scène qu’elle se fait connaître du grand public.

En 2019, elle devient alors l’artiste la plus programmée des festivals d’été : pas moins de 32 festivals au compteur l'an dernier ! On l’a ainsi vue notamment à l’affiche de nombreux festivals du Grand Ouest : Poupet, Les Arts s’en mêlent, la 7e Vague mais aussi les Francos ou encore les Vieilles Charrues, festival dont elle garde un souvenir mémorable. « Y être programmée alors que mon album n’était pas encore sorti, c’était une chance incroyable ! » nous a-t-elle confié. Ce 19 juillet 2019, Suzane s’en souviendra longtemps. Malgré un temps capricieux et alors qu’Aya Nakamura était la star de la soirée, Suzane avec sa présence et son énergie débordante a rapidement électrisé les foules. « Ils étaient là les bretons ! » lance-t-elle avec des étoiles plein les yeux en évoquant ce moment inoubliable dans sa toute jeune carrière.


Le 14 février dernier, soit dix jours avant la sortie de son premier album « Toï Toï » c’est tout naturellement que Suzane décroche une Victoire de la Musique dans la catégorie « Révélation scène ». Une récompense qui lui a fait ressentir un véritable « choc de bonheur » au moment où Sébastien Folin, présentateur de la cérémonie a prononcé son nom.

Artiste engagée

Suzane se dit volontiers féministe ou encore écologiste. Dans son album dont le titre est une référence à une expression allemande qui signifie « Bonne chance », elle aborde de nombreux thèmes de société. Derrière des mélodies accrocheuses et un son très électro, la jeune femme parle d’addiction aux réseaux sociaux dans « Monsieur Pomme », d’homosexualité avec « P’tit gars», de harcèlement sexuel dans « SLT », ou encore s’engage pour la préservation de la planète avec le titre « Il est où le SAV ? ».

De Elvis à Bruce Lee

Suzane très soucieuse de son image offre à ses fans un univers très graphique, de sa pochette d’album à ses clips, en passant par ses prestations scéniques. Sans oublier cette combinaison qui est à la fois un hommage à Elvis Presley et à Bruce Lee dont elle regardait les films quand elle était petite. Une tenue « unisexe » qui lui donne des allures de guerrière quand elle monte sur scène. Et alors pourquoi le prénom Suzane ? C’est pour rendre hommage à son arrière grand-mère, ( une figure féminine qui l’a beaucoup marquée même si elle l'a peu connue ) qu’elle a choisi de s’appeler Suzane. Changer de prénom était aussi pour elle une façon aussi d’oser un peu plus, de libérer son écriture.

L’Olympia en décembre

Suzane reconnaît faire partie des privilégiés en ayant la chance d’exercer le métier qu’elle aime. « Ça fait deux ans que je vis ma meilleure vie ! » dit-elle en ayanttoutefois conscience d’avoir beaucoup travaillé pour en arriver là. Aujourd’hui, elle a ainsi hâte de retrouver très vite son public. Au moment où nous l’avions rencontrée, son concert au Trianon initialement prévu fin mars, venait tout juste d’être reporté. Elle devait également de nouveau se produire sur la scène de plusieurs festivals : la Nuit de l’Erdre (44) fin juin ou encore le festival du Roi Arthur (35) fin août. Son concert sur la mythique scène de l’Olympia dont elle parle dans la chanson « Suzane » est pour l’heure maintenu au 1er décembre.

Engagée pour la scène française

Aujourd’hui, comme l’ensemble des professionnels du spectacle durement touchés par la crise du coronavirus, Suzane espère bien vite retrouver son public. Il y a quelques jours, aux côtés de 141 autres artistes et acteurs du monde culturel, elle a signé une tribune pour appeler à soutenir la scène musicale française.

Le 19 juin prochain, Suzane se produira sur la scène de l’Accor Hotels Arena, mais sans public avec une trentaine d’autres artistes ( Vitaa et Slimane, Catherine Ringer, Benjamin Biolay…) à l’occasion de la Fête de la Musique pour France 2.

Le nouvel épisode de Morceau de vie avec Suzane à découvrir dès maintenant.

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