Deux-Sèvres : pas de lien établi entre les loups échappés et l'attaque de brebis
Publié : 18 novembre 2020 à 9h29 par Arnaud Laurenti
Il n'y a pas de lien pour l'instant entre les loups qui se sont échappés vendredi d'un refuge des Deux-Sèvres et l'attaque constatée de brebis dans ce département et en Charente-Maritime, a indiqué mardi la préfecture des Deux-Sèvres.
"Il n'y a pas de lien établi à ce jour" entre les loups échappés et les brebis attaquées, a indiqué le directeur de cabinet du préfet des Deux-Sèvres Jean-Luc Tarrega, ajoutant qu'une enquête judiciaire avait été ouverte.
Pour Béatrice Gérardot, gérante du "Sanctuaire des loups", refuge dont se sont échappés les trois loups vendredi dernier, à Frontenay-Rohan-Rohan (Deux-Sèvres), ceux-ci ne peuvent pas être responsables de l'attaque en Charente-Maritime, à une vingtaine de kilomètres.
"Huit brebis sont mortes, deux ont été grièvement blessées et six ont disparu de l'élevage", a expliqué M. Tarrega.
Un autre loup qui rôde ?
"Ce ne sont pas nos loups" qui ont attaqué une dizaine de brebis dans un élevage à Saint-Saturnin-du-Bois, a affirmé Mme Gérardot. "Nos loups ont été vus de nombreuses fois tout près de chez nous. Les brebis, elles, ont été attaquées à 30 kilomètres... Ils ne peuvent pas se diviser en deux, nos loups!"
Lundi, l'Office français de la biodiversité a effectué des premiers relevés sur des brebis attaquées qui ont confirmé une "prédation par un grand canidé", selon les préfectures des Deux-Sèvres et de Charente-Maritime.
À ce stade, "on est sûr qu'un grand canidé pouvant être un loup a été vu dans le secteur de l'attaque", a poursuivi M. Tarrega.
En novembre 2019, un loup gris (canis lupus lupus) avait été authentifié dans le sud-ouest de la Charente-Maritime, une première dans ce département depuis le retour de l'espèce en France. Un mois plus tard, un loup gris avait également été authentifié dans le sud-est de la Charente, département limitrophe de la Charente-Maritime et des Deux-Sèvres.
Des loups qui ne chassent pas
Les trois loups échappés font partie d'une petite meute de cinq, un père et quatre jeunes loups, a expliqué Mme Gérardot qui abrite 23 bêtes dans son refuge. "Ils vont rentrer quand ils auront très faim. Ce ne sont pas des loups sauvages, ils ne chassent pas, ils sont dépendants de nous pour se nourrir."
Selon M. Tarrega, les trois canidés "ont été nourris la veille de leur évasion et peuvent attendre une semaine à dix jours avant d'être nourris à nouveau. On peut supposer qu'ils ne sont pas en train de chercher de nourriture en ce moment".
L'opération en cours, qui implique une dizaine de personnes, sans compter les effectifs de gendarmerie, vise à piéger ces animaux, "de naturel craintif", notamment par le biais de cages. Une battue pourrait être organisée après un mois de recherches infructueuses.
Le préfet référent "loup", Pascal Mailhos (préfet de la région Auvergne-Rône-Alpes), a été saisi pour avis et directive.
(avec AFP)