Charente : le député renfile sa blouse de médecin aux Urgences
Publié : 27 avril 2020 à 5h21 par Arnaud Laurenti
Thomas Mesnier, député de la première circonscription de Charente, a repris son poste de médecin au sein des urgences de l'hôpital d'Angoulême afin de contribuer à l'effort contre l'épidémie de Covid-19. Il a constaté que la situation sanitaire pousse de nombreux patients atteints d'autres pathologies à ne pas consulter malgré leur état de santé.
Médecin aux urgences et député : depuis plusieurs semaines, Thomas Mesnier cumule les deux postes. L'élu de la première circonscription de la Charente a renfilé sa blouse de médecin à l'hôpital d'Angoulême afin de participer à l'effort contre l'épidémie de Covid-19. Le député nous a fait part de ses observations.
Un confinement efficace
Premier constat selon l'élu : l'effet indéniable du confinement sur le nombre de cas accueillis à l'hôpital. Thomas Mesnier explique que la mise en place des mesures de confinement a permis de limiter le nombre de contaminations en Nouvelle-Aquitaine et que les résultats sont visibles au sein de l'hôpital d'Angoulême.
L'hésitation des patients
Autre constat, un peu plus alarmant : de nombreux patients hésitent ou n'osent pas se rendre aux urgences par peur de gêner le travail des soignants contre le coronavirus.
La première semaine où Thomas Mesnier a renfilé la blouse, il reçoit un coup de téléphone d'un homme qui lui explique que son bras ne fonctionne plus depuis 2 heures mais qu'il ne veut pas déranger. Le médecin diagnostique un possible AVC et le prend en charge. "Il y a d'une part des gens qui ne veulent pas déranger, des gens qui ont peur d'attraper le coronavirus aux urgences (...) et puis il y a eu une réorganisation du système de santé qui fait que parfois les gens veulent consulter mais l'organisation fait que c'est difficile", explique le député de Charente.
Globalement, le député-médecin a constaté que les patients ont tendance à déserter les salles d'attente des cabinets médicaux, par peur d'attraper le Covid-19 ou par peur de déranger. Or, selon Thomas Mesnier, il ne faut pas hésiter. À Angoulême, l'hôpital a mis en place une séparation entre les cas suspects de coronavirus et les autres patients, afin de limiter les risques de contamination.
Face à une situation sanitaire qui dure, mais qui semble pour le moment relativement maîtrisée, le député explique que l'hôpital réfléchit à une nouvelle organisation afin de pouvoir assurer la reprise des activités plus "classiques" tout en maintenant une filière dédiée au Covid-19.