Les salariés d’Ubisoft en grève contre la fin du télétravail

15 octobre 2024 à 11h52 par Rédaction Alouette avec AFP

Plusieurs syndicats appellent ce mardi 15 octobre les salariés à une grève de trois jours, la deuxième cette année, alors que le géant français du jeu vidéo traverse une passe difficile.

Ubisoft Event
Ubisoft Event
Crédit : Ubisoft

Plusieurs piquets de grève seront tenus devant les différents studios de l'éditeur de jeux, notamment à Paris, Lyon, Montpellier et Annecy, après l'annonce par le groupe mi-septembre d'imposer au moins trois jours de présence au bureau par semaine.

"Ç'a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", a expliqué Clément Montigny, délégué du Syndicat des travailleurs du jeu vidéo (STJV) chez Ubisoft qui possède aussi un studio à Bordeaux.

Dans un courriel envoyé à ses salariés, la direction a justifié cette décision en affirmant que "la créativité est stimulée par les interactions interpersonnelles, les conversations informelles et la collaboration autour d'une même table".

"Des gens ont été embauchés sur la promesse de trois jours de télétravail", fait valoir Clément Montigny, "et ça remet en cause toute l'organisation de leur vie. Potentiellement, ces gens-là doivent envisager de quitter l'entreprise, ce qui est inacceptable".

 

Un effort pour les salaires

Les syndicats demandent également à la direction "un vrai effort salarial", rappelant qu'une première grève d'ampleur avait mobilisé plus de 700 salariés en février sur les 4 000 que compte l'entreprise en France, soit l'une des plus importantes mobilisations du secteur.

"On n'a pas eu de réponse de la direction", déplore Pierre-Etienne Marx, délégué STVJ chez Ubisoft Paris. "On va augmenter (la pression) jusqu'à ce qu'il y ait de vraies concessions", avertit-il, espérant atteindre cette fois le millier de grévistes.

De son côté, Ubisoft dit examiner "comment affiner (son modèle) pour mieux équilibrer les avantages du travail à distance et au bureau", après une première rencontre avec les syndicats mardi dernier.

Cette grève tombe mal pour le fleuron français des jeux vidéo, qui enchaîne les déconvenues depuis plusieurs mois.