Cancer du sein : le dépistage peu plébiscité par les Françaises

15 octobre 2024 à 15h49 par Fabienne Lacroix

Selon Santé Publique France, le programme de dépistage du cancer du sein, mis en place il y a vingt ans, peine à séduire.

Mammographie
Crédit : illustration Envato - DR

Alors qu’Octobre Rose fête son 31ème anniversaire cette année, le dépistage du cancer du sein n’attire pas. Moins d'une femme sur deux de 50 à 74 ans y participe, une proportion qui "reste insuffisante", selon un bilan publié mardi par Santé publique France.

Généralisé en France en 2004, ce programme est assorti d'invitations adressées tous les deux ans pour réaliser des examens, pris en charge à 100% par l'Assurance maladie, et détecter un éventuel cancer du sein, le plus fréquent chez les femmes et le plus meurtrier.

Il permet un examen clinique des seins et une mammographie, suivie d'une seconde lecture par un expert si la première est normale ou d'un bilan-diagnostic en cas d'image suspecte.

La France stagne autour de 50% de participation à ce dépistage national, loin de l'objectif européen d'au moins 70%.

"Après avoir augmenté jusqu'en 2011-2012 pour atteindre un pic à 52,3%, la participation au programme de dépistage a diminué progressivement, pour toutes les tranches d'âge et dans toutes les régions", observe Santé publique France.

En 2022-2023, la participation s'est établie à 46,5%, inférieure à celle de 2021-2022, note SpF.

"La baisse de l'offre en sénologie", qui a compliqué la prise de rendez-vous et allongé les délais, mais aussi "la polémique récurrente autour de l'efficacité de ce dépistage peuvent expliquer en partie ce constat", selon son bilan.

A partir de 2020, la crise Covid a aussi affecté la participation au dépistage, avec un rythme d'envoi d'invitations perturbé, des délais de rendez-vous et d'examen accrus.

Jusqu'alors, "la participation à ce programme (de dépistage) reste insuffisante, mais elle est complétée par environ 10% de recours à un dépistage hors programme", souligne aussi Santé publique France, dont la publication intervient à mi-parcours d'"Octobre rose".