La Bretagne va produire du lin en 2024 !

Publié : 16 novembre 2023 à 15h37 par Marie Piriou

Dans le Finistère, l’usine de lin qui ouvrira l’année prochaine va s’installer à Pleyber-Christ. Les fondateurs de "Linfini" l’ont annoncé cette semaine.

"Linfini" va réhabiliter une friche dans le Finistère.
"Linfini" va réhabiliter une friche dans le Finistère.
Crédit : Projection | Linfini

Une usine de filature de lin va ouvrir dans le Finistère, c’est confirmé ! "Linfini" sera basée à Pleyber-Christ, sur une friche où 6 millions d’euros vont être investis pour la réhabiliter. Le lin sera destiné à l’ameublement, au linge de table, au composite ou encore aux packagings durables. Entretien avec Xavier Denis, président et cofondateur de Linfini.

 

"Linfini" vient de dévoiler le lieu de sa future usine. Ce sera donc à Pleyber-Christ. Pourquoi ce site a-t-il été retenu ?

Le contexte immobilier est très tendu et on voulait s’installer dans une friche industrielle pour participer à la zéro artificialisation nette des sols. Ce choix est en cohérence avec notre éthique professionnelle.

 

Quelles sont les prochaines étapes avant que l’usine de filature de lin tourne à plein régime ?

"Linfini", ça commence maintenant ! Pendant un an, avant le démarrage de la production, on va tout simplement commencer à commercialiser des produits, travailler en mode projets. Un exemple : on va travailler avec le chef Nicolas Carro sur des serviettes de table. On va donc pouvoir valoriser le lin sur la table d’un chef étoilé.

 

En plus du lieu, quelles sont les autres avancées majeures ?

Aujourd’hui, on est concrètement sur le terrain. On forme déjà nos premières équipes recrutées, on se construit avec des partenariats économiques, des partenariats industriels. On a finalisé des partenariats industriels avec 3D-Tex à Saint-Malo, la Manufacture Textile des Vosges pour développer économiquement l’entreprise.

 

Est-ce que votre réseau d'acteurs de la filière s'est agrandi depuis ? Vous pensez collaborer avec combien de producteurs de lin, une fois l'usine en service ?

On a intégré cette filière depuis le début. Que ce soient les acteurs agricoles ou industriels. Et notre objectif est vraiment de valoriser le lin breton sur le territoire breton. Ce serait quand même une hérésie que le lin pousse ici et qu’on l’envoie en Chine. Donc on va travailler avec l’ensemble des agriculteurs qui veulent valoriser le lin sur le territoire breton.

 

 

La friche des Kaolins à Pleber-Christ va être réhabilitée. Les travaux vont bientôt débuter ?

Nous allons en effet pouvoir avancer sur cette partie, définir les mètres carrés dédiés à chaque utilisation. Les travaux commencent dès le mois prochain, en tout cas, en termes de nettoyage et de curage. Et dès janvier pour la suite, avec l’objectif de terminer les travaux fin 2024 pour débuter la production.

L’ensemble du bâtiment sera lui réhabilité pour l’été 2025.

 

Lorsque la filature de lin sera entrée en production, combien de personnes devraient y travailler ?

Nous allons recruter dès le début 27 collaborateurs, grâce à la Méthode de Recrutement par Simulation de Pôle emploi qui va permettre de recruter des opérateurs machine, sans connaître leurs CV, sans connaître leurs âges. Chacun aura sa chance.

 

Quels seront les différents postes à pourvoir ?

Des opérateurs machine pour travailler directement sur les machines. Mais également sur la partie électromécanique, sur la partie logistique, ainsi que des préparateurs de commandes.

 

Côté commercialisation, avez-vous déjà identifié des débouchés pour le lin filé à Pleyber-Christ ?

Le modèle économique de "Linfini", ce sont trois piliers. C’est la vente de fils, la vente de toiles et la vente de conditionnements, de packagings durables.

Nous avons identifié les premiers clients. Nous avons sécurisé avec des lettres d’intentions. On va travailler de manière territoriale afin de pouvoir répondre à des objectifs sociétaux comme le conditionnement de légumes, par exemple.

 

On imagine que vous êtes impatients de lancer cette activité ?

On est très impatients ! Depuis avril 2020 on travaille sur le projet qui est en train de se concrétiser notamment avec l’outil de production prêt pour la fin de l’année 2024. On est surtout impatients d’appuyer sur le bouton marche pour que tout fonctionne comme on l’a imaginé.

 

Entretien retranscrit par Mikaël Le Gac