Interdiction de pêche dans le Golfe de Gascogne : des centaines de bateaux restent à quai
Publié : 8h01 par Elouen ROUCHY
Et ils y resteront pendant un mois pour protéger les dauphins.
Pour une deuxième année consécutive, l'interdiction de pêche dans le Golfe de Gascogne est remise en place. D'une durée d'un mois, entre le 22 janvier et le 20 février, elle doit permettre de protéger les dauphins des captures accidentelles des pêcheurs. Une mesure pour protéger la biodiversité qui divise.
La mesure fait grincer des dents les pêcheurs, mais donne le sourire à ceux qui protègent la biodiversité. Pour une deuxième année consécutive, les navires de plus de 8 mètres ne pourront plus pêcher dans le Golfe de Gascogne pendant un mois.
Dès mercredi 22 janvier et jusqu'au jeudi 20 février, plusieurs centaines de bateaux vont rester à quai. Une mesure pour limiter les captures accidentelles de dauphins.
Si les pêcheurs vont être indemnisés à hauteur de 80%, c'est toute la filière qui va être impactée indique José Jouneau, président du comité des pêches, au micro d'Alouette : "La pêche, c'est toute une filière : criées, détaillants, poissonniers... Ce qui entraîne énormément de monde et de flux".
"Ça fait 7 ans qu'on bosse là-dessus"
Le président du comité des pêches l'assure au micro d'Alouette, le secteur met beaucoup de choses en place pour trouver des solutions afin de limiter ces pêches accidentelles. Mais la filière est sanctionnée beaucoup trop sévèrement selon lui : "La demande initiale n'est pas d'un mois de fermeture. Mais de trois mois plus un mois l'été. Ce qui veut dire qu'en 2026, on peut aller jusqu'à 3 ou 4 mois d'interdiction de pêche".
"Il suffit peut-être d'interdire la pêche en France ?"
Les mots sont forts, mais selon José Jouneau, les pêcheurs français sont soumis à trop de restrictions, contrairement à leurs voisins. Il se demande s'il ne faudrait pas "tout simplement interdire la pêche en France. La population pourra toujours manger du poisson, car on le fera venir d'ailleurs".
En réalité, il souhaite pointer du doigt le paradoxe du marché français qui met en place des mesures pour protéger la biodiversité, mais continue d'importer des marchandises de pays étrangers qui ne prennent pas en compte ces enjeux.
La mesure mise en place l'année dernière avait permis de diviser par quatre la mortalité des dauphins par capture sur la façade atlantique. 1 450 morts par capture en 2024 contre 6 100 en moyenne entre 2017 et 2023, selon l'observatoire Pelagis.