Deux-Sèvres : l'eau de source Fiée des Lois de retour après révision du seuil de pesticide autorisé

La nouvelle a été annoncée ce mardi 18 juin par l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine.

En février, un dépassement de la "limite de qualité" concernant un métabolite du chlorothalonil, fongicide interdit depuis 2020, avait entraîné un retrait de la vente de cette eau embouteillée à Prahecq (Deux-Sèvres) et vendue en France dans les magasins Intermarché.

Mais un avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), rendu en avril, a conclu que le métabolite R471811 "ne partage très probablement pas le mode d'action néphrotoxique du chlorothalonil", sa substance-mère.

Par conséquent, le seuil retenu pour le R471811 n'est plus la "limite de qualité" fixée à 0,1 g/L, mais désormais une "valeur indicative" de 0,9 g/L.

Les valeurs mesurées "ne dépassant pas la valeur indicative (...), les eaux brutes des captages exploitées par La Fiée des Lois sont de nouveau conformes à la règlementation", déclare l'ARS de Nouvelle-Aquitaine dans un communiqué transmis à l'AFP, confirmant des informations du journal Le Monde.

La préfecture a autorisé le redémarrage de l'activité le 5 juin, mais la reprise effective n'interviendra "qu'après vérification de (l'ARS) de la qualité du produit en bout de chaîne", précise l'agence. "Le suivi du R471811 est bien évidemment maintenu."

Un fongicide retrouvé "dans plus d'un prélèvement sur deux"

Le chlorothalonil, autorisé jusqu'en 2020, était utilisé pour traiter des cultures céréalières ou viticoles. Son métabolite R471811 est retrouvé "dans plus d'un prélèvement sur deux" en France, selon un rapport de l'Anses en 2023.

En septembre dernier, le préfet de la Vienne, le département voisin, avait accordé une dérogation pour l'eau du robinet contenant une concentration de R471811 supérieure au seuil retenu. Cet arrêté a été abrogé le 7 juin, après l'avis de l'Anses.

Dans un communiqué, Intermarché confirme la reprise de l'embouteillage sur le site Fiée des Lois, dont les eaux sont "de nouveau conformes à la réglementation".

"Etant assuré qu'il n'y ait aucun risque pour les consommateurs, la production reprendra progressivement", précise le groupe, qui ajoute que la commercialisation des bouteilles stockées ces derniers mois sera soumise à autorisation de la préfecture.

L'entreprise met en bouteille chaque année près de 100 millions de litres de vin, soit environ 90% du chiffre d'affaires de l'usine, et conditionne 70 millions de bouteilles d'eau. Elle emploie environ 150 salariés.