Découverte de microplastiques dans les bouteilles de Coca-Cola et de Schweppes

22 août 2024 à 10h29 par Nicolas Mercier avec AFP

Six sortes de plastique sous forme de micro et nanoparticules ont été identifiées dans le Coca-Cola et le Schweppes en bouteille par une enquête publiée ce jeudi 22 août par l'association Agir pour l'Environnement, qui interpelle les autorités sanitaires.

Coca
Crédit : Illustration Envato - DR

Le directeur général de l'association Agir pour l'Environnement, Stéphen Kerckhove, estime que les consommateurs de Coca Cola "doivent être informés de l'instabilité moléculaire de la bouteille en plastique", dans un communiqué.

Deux laboratoires ont étudié les échantillons provenant de bouteilles d'un litre de Coca-Cola Original et de Schweppes Indian Tonic d'1,5 litre après une, dix, puis vingt ouvertures, au plus proche d'un usage normal.

Grâce à une analyse par infrarouge, les observations des microplastiques - particules de plastique inférieures à 5mm - révèlent la présence de six polymères différents, une découverte "étonnant(e)" pour l'association qui indique que "les fabricants ne déclarent que 2 polymères en contact avec la boisson: du PE (polyéthylène, NDLR) pour le bouchon et du PET (téréphtalate de polyéthylène) pour la bouteille", lit-on dans le compte-rendu.

 

Des chiffres édifiants

Pour le Coca-Cola (46 microparticules par litre après une vingtaine d'ouvertures) comme pour le Schweppes (62 par litre), plus la bouteille est ouverte et plus le soda compte de microparticules, Agir pour l'Environnement émettant ainsi l'hypothèse "d'une responsabilité de la dégradation du bouchon dans l'origine des microplastiques identifiés". Même constat pour les nanoparticules de plastique, dont la taille moyenne augmente à mesure des ouvertures et fermetures.

Encore "moins bien dénombrées" et 1 000 fois plus petites qu'une microparticule, leur taille infime les rend plus facilement assimilables par les organismes vivants, posant "un risque de santé bien plus important", selon l'enquête.

Schweppes a indiqué au Parisien que la totalité de ses emballages répondait "aux exigences strictes de qualité de grade alimentaire fixées par les autorités sanitaires françaises et européennes" et que les microplastiques, "s'ils s'avéraient présents", "ne sont pas intentionnellement incorporés dans nos emballages".

Contacté par l'AFP, Coca-Cola n'a pour l'heure pas donné de réponse.

 

"Des risques significatifs pour la santé"

L'étude n'a pas valeur d'étude scientifique mais montre une "corrélation", précise l'association, qui rappelle que "l'internalisation et l'accumulation de microparticules dans le corps humain posent donc des risques significatifs pour la santé qui sont encore mal connus" et appelle la direction générale de la Santé (DGS), l'agence sanitaire Anses et la DGCCRF à des mesures "afin de mettre un terme à cette contamination fortuite".

En juillet 2022, Agir pour l'Environnement s'était livrée à une étude similaire sur neuf eaux en bouteille.