Angers : un homme accusé d'avoir blanchi 10 millions d'euros dans le secteur du BTP
Publié : 29 décembre 2024 à 9h27 par Marie Piriou avec AFP
Un homme a été écroué à Angers. Il est soupçonné d’être à l’origine du blanchiment de 10 millions d'euros au bénéfice d'entreprises françaises du bâtiment, des sociétés basées en Pays de la Loire.
Un homme, soupçonné d'avoir blanchi quelque 10 millions d'euros au bénéfice d'entreprises françaises du BTP, a été mis en examen à Angers pour "blanchiment aggravé", a annoncé ce samedi la police du Maine-et-Loire.
Interpellé jeudi à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle après avoir été extradé par la Thaïlande où il avait fui et mis en examen vendredi, l'homme avait mis au point un complexe "circuit structuré de blanchiment de fonds", a indiqué dans un communiqué la direction interdépartementale de la sécurité publique (DIPN) de Maine-et-Loire.
"Une vingtaine de sociétés du bâtiment des Pays de la Loire peu scrupuleuses"
"Une société parisienne a blanchi près de deux millions d'euros provenant d'une vingtaine de sociétés du bâtiment des Pays de la Loire peu scrupuleuses", et "deux autres sociétés angevines utilisaient le même système pour blanchir respectivement 2 et 6 millions d'euros provenant des mêmes sociétés du BTP", a précisé le communiqué.
Avec ce procédé, les entreprises "échappaient aux taxes sur les sociétés ou profitaient de liquidités notamment pour rémunérer des travailleurs non déclarés."
"Ce sont des sociétés qui ont pignon sur rue et qui ont recours à des sociétés fantoches pour facturer des fausses prestations, afin de sortir du cash et payer du travail dissimulé", a souligné le directeur de la DIPN de Maine-et-Loire, Franck Hemery.
"Une commission était évidemment prélevée sur ces montants et permettait l'enrichissement des organisateurs de ce système de blanchiment", estime le communiqué, saluant le "minutieux travail" des enquêteurs.
"D'autres protagonistes sont encore en liberté"
L'organisateur a été écroué ce vendredi 27 décembre à Angers, a annoncé M. Hemery.
Deux personnes "ayant participé et bénéficié de ces manoeuvres" ont été interpellées le 30 juillet, avec quelque 800.000 euros en petite coupure, selon le communiqué.
Elles ont été mises en examen ainsi qu'une tierce personne le 28 novembre, pour divers motifs, comme travail dissimulé, blanchiment aggravé, fraudes sociale et fiscale, a énuméré M. Hemery.
"C'est une affaire à tiroirs", a-t-il jugé. "L'enquête se poursuit. C'est une satisfaction d'avoir récupéré l'instigateur auprès des autorités thaïlandaises mais d'autres protagonistes sont encore en liberté et devront répondre de leurs actes."