Charente-Maritime : rentrée particulière à La Laigne

4 septembre 2023 à 6h37 par Nicolas Mézil

En Charente-Maritime, la rentrée est un peu particulière pour les enfants de la commune de La Laigne, l’une des plus touchées par le séisme du 16 juin.

Maison endommagée à La Laigne
Des dizaines de bâtiments et maisons ont été fortement endommagés à La Laigne.
Crédit : Alouette | AB

C’est la rentrée des classes pour 12 millions d’élèves. En Charente-Maritime, le retour en cours est un peu différent cette année à La Laigne, plus de deux mois après le séisme.

Explication avec Philippe Pelletier, le maire de la commune.

 

Quelle est la situation globale à La Laigne actuellement, notamment pour les bâtiments publics ?

La situation, je dirais qu’elle se dégrade toujours un petit peu pour tous les bâtiments. Parce qu’en fait, il y a encore des secousses. Il y a encore eu des secousses lundi 21 et samedi 26 août. Nos bâtiments, surtout l’église, continuent de se dégrader. Donc une entreprise est en train de renforcer les mesures conservatoires. C’est relativement inquiétant, aujourd’hui. Pour l’instant, on en est encore à la phase de sécurisation des bâtiments. On ne peut pas encore avancer sur des travaux, des devis, des choses comme ça, on est encore en sécurisation.

 

Comment va se passer la rentrée pour les enfants ce lundi à l’école de La Laigne ?

On a tout mis en place pour qu’elle puisse se faire dans de bonnes conditions. Il y a deux classes à La Laigne : grande section et CP. Donc les enfants sont accueillis à la mairie, pour l’instant, une classe dans la bibliothèque et une classe dans la salle des conseils.

 

Cette situation va durer combien de temps ?

Normalement, ça devrait durer jusqu’aux vacances de la Toussaint, ce qui n’est pas très long. Puisque, là, nous sommes en train de négocier pour avoir des modulaires qui vont être installés sur l’ancienne station-service, là où il y a les mobil-homes. Il y a un terrain qui appartient à la Communauté de Communes Aunis Atlantique. Donc une partie va recevoir 11 mobil-homes et l’autre partie va recevoir les modulaires pour les écoles, deux modulaires de 56 m² avec des toilettes et une aire de récréations qui sera sécurisée avec des barrières.

 

Pour le bâtiment de l’école en lui-même, c’est encore trop tôt pour envisager des travaux ?

Oui, c’est encore trop tôt. D’abord, il faut que les experts structures passent, il faut voir ce qu’il va être possible. Une partie de ce qui est endommagé, ce sont des murs en pierre. Donc on va voir comment on reconstruit, combien ça coûte, ce que l’assurance nous donne et ainsi de suite. Le problème est que l’école se trouve à côté de l’église. Or, le clocher mesure 25 mètres de haut et on ne peut pas prendre le risque de mettre des enfants dans une école qui est à côté du clocher, sachant qu’il y a quand même un risque d’effondrement. Les experts nous disent que quand un bâtiment tombe, il faut compter une fois et demie. C’est-à-dire qu’il y a un risque de 40 mètres autour du clocher et on est en plein dans l’école. Donc tant que l’église ne sera pas totalement sécurisée, on ne pourra pas réintégrer l’école. Moi, je me dis trois ans, au bas mot.

 

(Retranscription : M. Le Gac)