Charente : début ce lundi du procès de quatre supporters de foot, accusés d'avoir martyrisé un autre supporter
Publié : 12 février 2024 à 6h19 par Corentin Mathias avec AFP
Quatre hommes accusés d'en avoir racketté, battu et violé un cinquième pendant deux ans, au sein d'un groupe de supporters du club de football amateur d'Angoulême, sont jugés en Charente à partir de ce lundi 12 février.
Ils encourent tous au moins 15 ans de réclusion criminelle.
Deux des mis en cause, âgés de 30 et 40 ans, sont poursuivis pour des faits présumés de viols, violences habituelles et extorsion sur personne vulnérable commis entre 2015 et 2017. Un troisième répond de viols uniquement.
La qualification de tortures et actes de barbarie s'ajoute pour le quatrième, âgé de 24 ans et mineur à l'époque des faits : tous les accusés seront ainsi jugés à huis clos, du 12 au 20 février, par la cour d'assises des mineurs.
Trois d'entre eux étaient membres du "Commando Fada", comme la victime qui a été leur souffre-douleur au sein de ce groupe de supporters du club d'Angoulême évoluant alors en cinquième division.
Violences, vols, viols, dégradations...
Âgé de 52 ans aujourd'hui, cet homme reconnu adulte handicapé en 2022 en raison de son traumatisme.
Après plusieurs plaintes, il était allé au commissariat d'Angoulême, fin 2017, raconter son calvaire : violences répétées, parfois sordides, viols, des extorsions et des vols, dégradations matérielles. Des faits reconnus pour la plupart, deux accusés niant les viols.
À plusieurs reprises, la victime dit avoir été emmenée dans un bois pour y être tabassée, brûlée avec un produit ménager corrosif, contrainte à manger des insectes morts ou tailladée. Cet homme a aussi été jeté à la rue couvert de peinture noire.
Au fil de ses dépositions, il a également affirmé avoir été violé, parfois au local du groupe de supporters, connu pour des consommations excessives d'alcool et des débordements d'après la procédure judiciaire.
Selon l'accusation, il n'était pas rare que les responsables de cette association extorquent à la victime sa carte bancaire ou son allocation Pôle emploi pour financer les activités du groupe.
Son domicile ainsi que ceux de son père et de son frère ont été cambriolés.
En septembre 2017, l'appartement de la victime avait été saccagé et tagué d'insultes, dont "sale juif" et "youpin", des croix gammées étant peintes sur les murs.
Le caractère antisémite n'a pas été retenu par la justice.