Centre-Val de Loire : une quarantaine de pesticides interdits à l’utilisation retrouvés dans l’air

L’association Lig’air a révélé qu’une quarantaine de substances interdites à l’utilisation ont été retrouvées dans l’air de la région. Elles sont souvent classées cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction.

Une association qui évalue la qualité de l’air dans la région a révélé que 41 pesticides ont été mesurés dans l’air en 2023 sur quatre sites, à Tours et à Bourgueil en Indre-et-Loire, à Saint-Jean-de-la-Ruelle près d’Orléans et à Bazoches-les-Gallerandes, dans le Loiret.

Sur les 100 substances recherchées, 44 sont classées CMR (cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction), par l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS).

Vingt-cinq pesticides ont été observés sur les sites de Tours, placé dans un collège, et à Saint-Jean-de-la-Ruelle, près d’Orléans, 26 à Bourgueil (Indre-et-Loire) et même 29 à Bazoches (Loiret). Ce dernier est dans une zone de grande culture.

Un pesticide interdit depuis plus de 25 ans dans l’air

Toujours d’après l’étude de l’association, le produit phytosanitaire qui a enregistré les "niveaux les plus importants avec une fréquence de détection élevée est le Prosulfocarbe (herbicide) (…) Depuis près de 10 ans, cet herbicide est le composé qui enregistre les niveaux les plus importants à chaque campagne de surveillance."

Certaines substances interdites depuis 2010 comme l’anthraquinone, et le lindane, depuis 1998, ont été mesurées sur tous les sites. Lig’air explique la présence du lindane par sa "durée de vie très longue" et que "des résidus subsistent dans les sols agricoles". Quand la terre est retournée, le lindane se retrouve en suspension dans l’air.

Beaucoup de fongicides ont été détectés à Bourgueil, puisqu’ils sont souvent utilisés pour les vignes. À l’inverse, en ville, comme à Tours et à Saint-Jean-de-la-Ruelle, les herbicides sont plus souvent mesurés.

Sur les 1 300 substances référencées comme des pesticides par l’Union européenne, seulement une centaine sont mesurées par Lig’air dans la région. D’autres substances nocives pourraient donc être dans l’air…