Carburants : les marges des distributeurs repartent à la hausse
Publié : 15 février 2024 à 8h03 par Joséphine Point avec AFP
Alors que les marges se situaient autour de 15 centimes par litre entre 2018 et 2021, elles étaient de 26 centimes pour le SP95 et plus de 22 centimes pour le gazole.
Les marges brutes des distributeurs de carburants repartent à la hausse depuis cet automne, pour atteindre à nouveau des niveaux "pas acceptables", estime l'association de consommateurs CLCV dans un rapport publié ce jeudi 15 février.
Les distributeurs, sous la pression du gouvernement et des consommateurs, s'étaient engagés au début de l'été 2023 à réduire leurs marges brutes de transport/distribution jugées "excessives" en dépassant plus de 25 centimes par litre de carburant. "Malheureusement, elles ont de nouveau augmenté dès novembre", constate la CLCV.
Cette marge est remontée en janvier à 26 centimes par litre d'essence SP95 et 22,2 centimes par litre de gazole, selon l'association, alors que les moyennes annuelles pour 2018-2021 de la fédération des industries pétrolières la situait en général aux alentours de 15 centimes.
"Ces niveaux excessifs ne sont pas acceptables", juge la CLCV qui se base sur les données du ministère de la Transition écologique.
La grande distribution a joué le jeu sur les prix coûtants, les enseignes des pétroliers mauvais élèves
L'association "souligne la nécessité de s'interroger sur la juste rémunération des distributeurs". Elle les appelle "à respecter leur engagement de ne pas pratiquer des marges excessives et de consentir un effort d'environ 5 à 8 centimes par litre".
L'association s'intéresse aussi à l'impact des opérations à prix coûtant menées cet automne, et constate "des disparités importantes". Analysant les prix pratiqués du 29 septembre au 13 octobre, elle estime que les enseignes de la grande distribution (Leclerc, Intermarché, Système U, Carrefour) et les discounters de groupes pétroliers (Esso express, Total access) "ont joué le jeu en baissant leurs prix de 3 à 6%".
En revanche, les enseignes de pétroliers (Total, AVIA) proposant des tarifs bien plus élevés "n'ont pas fait d'effort significatif", ajoute-t-elle.