Bretagne : un business illégal de coquilles Saint-Jacques à 1 million d’euros

Publié : 31 mai 2024 à 14h06 par Ophélie Esseul

Une mère et ses filles ont été jugées, ce jeudi 30 mai, pour la vente illégale de coquilles Saint-Jacques.

Coquilles Saint Jacques
Crédit : Unsplash

Le jugement d’un trafic familial de coquilles Saint-Jacques s’est tenu, ce jeudi 30 mai à Saint-Malo. Pendant six ans, une mère et ses deux filles ont commercé sans déclarer leurs revenus ni respecter les normes d’hygiène.

Près de Dinan dans les Côtes-d’Armor, la famille a lancé un business illégal dans la vente de coquilles Saint-Jacques. Sous couverture d’entreprise, elle achetait des coquilles, en espèces ou chèques à des pêcheurs, avant de les dénoyauter et de les reconditionner en barquettes. Elles étaient ensuite revendues, principalement à des comités d’entreprises.

L’argent perçu était réparti sur plusieurs comptes avant d’être rendu à la mère de famille en liquide. De la main-d’œuvre était également employée sans être déclarée. Selon les expertises, le chiffre d’affaires a été estimé à 955 000 € pour 27 290 kg de coquilles, vendues de 2016 à 2021.

"La mère, 68 ans, était à la tête de l’entreprise. Le mari, aujourd’hui décédé, donnait des coups de main. Les deux filles, 45 et 48 ans encaissaient des chèques pour  "rendre service" à leur mère. C’est un système avec chacun son rôle", a résumé le procureur pour le quotidien régional Ouest-France

 

Des découvertes surprenantes

Néanmoins, une dénonciation anonyme auprès des autorités est venue mettre un terme à leur commerce florissant. Après avoir mené leur enquête, les gendarmes ont intercepté le véhicule qui devait livrer à Rennes.

Ils ont découvert 184 kg de noix en barquettes, transportés sans équipement garantissant la continuité de la chaîne de froid. Des chèques et du liquide ont également été retrouvés dans le véhicule.

Lors de la perquisition au sein de l’entrepôt, le mari de la gérante et deux employés non déclarés étaient sur place.

 

Un procès de mauvaise foi

Les auteurs et complices du business ont été jugés par le tribunal correctionnel de Saint-Malo, ce jeudi 30 mai. La mère était poursuivie pour travail dissimulé, ses filles pour blanchiment d’argent et l’employé pour falsification de chèques.

La femme de 68 ans a minimisé le travail dissimulé et justifié les transactions illégales par le fait qu’elle "ne voulait que du liquide et la banque ne voulait pas lui ouvrir de compte". Selon elle, ses filles ont seulement "voulu rendre service". La femme qui fournissait les coquilles, elle, n’aurait fait que "livrer et encaisser des chèques". Quant aux règles d’hygiène, elle assure avoir voulu acheter un camion réfrigéré mais son mari, aujourd’hui décédé, aurait refusé.

La mère de famille a été condamnée à deux ans de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende, avec parallèlement une affiche de la décision au comité des pêches des Côtes-d’Armor. Les filles et la vendeuse ont finalement été relaxées.