Avis défavorable pour le parc Mélofolia à Coussac-Bonneval

3 octobre 2024 à 23h42 par Thierry Matonnat

L’enquête publique réalisée cet été à propos de ce projet de parc d’attractions musicales dans le sud de la Haute-Vienne a débouché sur un avis défavorable. Une position qui ravit les associations environnementalistes opposées au projet qui espèrent que le préfet suivra cet avis.

Parc Mélofolia
Crédit : Facebook - Mélofolia (capture d'écran)

C’est en 2015 que l’homme d’affaires Belge Didier Hodiamont, faute d’adhésion des autorités Wallones à son projet de parc "Les Géants de la Musique", décide d’implanter en France son parc d’attractions musicales rebaptisé "Mélofolia" sur la commune de Coussac-Bonneval.

Le site du Domaine de Chauffaille, propriété de la communauté de communes de Saint-Yrieix-La-Perche est retenu pour implanter le futur parc sur un peu plus de 36 hectares autour du château.

Une promesse de vente est signée avec la SA Dreamgest. Cette convention valable 5 ans, prévoit le début des travaux d'aménagement en avril 2017 pour une ouverture du parc en avril 2019. Un investissement de 35 millions d’euros avec la création d’une centaine d’emplois.

Mais ce n’est qu’en septembre 2019 que le projet de "parc d'émotions et de vibrations musicales" est présenté à la population avec sa trentaine d’attractions prévues. Des ouvrages en forme d'instruments de musique géants (piano, violon, tambour, accordéon), l'implantation extérieure de manèges, balançoires, labyrinthe, clepsydre, ballon captif, orchestrion…

En mars 2021, un appel d’offre est lancé pour la réalisation des différents bâtiments et aménagements pour un montant de près de 20 millions d’euros.

Le 20 février 2024, le Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN) émet un avis défavorable à la demande de dérogation environnementale de la SA Dreamgest invoquant « de nombreuses insuffisances dans le dossier ».  

Cet été, le préfet a lancé une enquête publique du 24 juin au 26 juillet 2024.

Le 23 septembre dernier, la commission d’enquête publique a rendu un avis défavorable.

Plusieurs associations environnementalistes opposées au projet se félicitent de cet avis à l’image de France Nature Environnement. Pour Michel Galliot, président de FNE 87 : "quand on gratte un petit peu, on s’aperçoit qu’il n’y a rien dedans, aucun élément concret, pas de financement pas d’explication sur ce que ça va être… Il faut qu’on arrête… C’est pourquoi on demande à monsieur le préfet de donner un avis défavorable. Et on demande aux collectivités maintenant d’envisager d’autres projets, parce qu’il peut y avoir d’autres projets sur ce site".

Michel Galliot, président de France Nature Environnement 87

Pour les opposants au projet, "pas un centime d’argent public ne doit être dépensé pour cette chimère aux allures de cauchemar". Ils demandent également à la communautés de communes de ne pas renouveler la promesse de vente du domaine.

Interrogé sur le dossier, François Pesneau, le préfet de la Haute-Vienne, nous a dit "prendre son temps dans ce dossier" afin de bien considérer tous les éléments du dossier. Le représentant de l’Etat rappelle que l’avis de la commission d’enquête n’est que consultatif et qu’il peut demander un complément d’enquête publique s’il le souhaite. Le préfet ne devrait donc pas se prononcer avant le début 2025.

Les opposants au projet ont déjà fait savoir qu’en cas d’avis favorable et d’autorisation du préfet, ils engageraient un recours devant le tribunal administratif.