Après les menaces et l'incendie criminel de son domicile, le maire de Saint-Brévin démissionne

11 mai 2023 à 8h13 par Joséphine Point

L'élu était à la tête de la commune depuis 6 ans.

Après les menaces et l'incendie criminel de son domicile, le maire de Saint-Brévin démissionne
Crédit : capture d'écran | Facebook | @stbrevinlespins

Le maire de Saint-Brévin-les-Pins, commune de Loire-Atlantique où un projet concernant un centre d'accueil de demandeurs d'asile suscite une vive opposition, a annoncé ce mercredi 10 mai sa démission après des menaces à répétition et l'incendie criminel de son domicile en mars.

"Ce mardi 9 mai, j'ai adressé à Monsieur le préfet de Loire-Atlantique un courrier informant ce dernier de mon souhait de démissionner de mon mandat de maire de Saint-Brévin-les-Pins", a écrit Yannick Morez sur sa page Facebook.

"J'ai pris cette décision pour des raisons personnelles, notamment suite à l'incendie criminel perpétré à mon domicile et au manque de soutien de l'État, et après une longue réflexion menée avec ma famille", explique-t-il, alors que son domicile a été visé, le 22 mars, par un incendie qui a détruit deux véhicules et endommagé une partie du bâtiment, sans faire de blessé. Une enquête criminelle a été ouverte par le parquet.

"J'ai toute confiance en mon équipe, une équipe compétente (...) qui continuera à agir au service de notre ville et de ses habitants. Après 15 ans de présence dans le Conseil municipal, dont 6 ans en tant que maire, je pars en étant confiant dans l'avenir", conclut le maire démissionnaire.

 

Une démission qui fait réagir la classe politique

David Samzun, le maire de Saint-Nazaire, une ville proche de Saint-Brévin, a fait part de sa tristesse et déploré que "pour avoir servi la République et soutenu les peuples en détresse, il a été contraint de démissionner pour protéger sa famille". "La fonction d'élu serait-elle devenue dangereuse au point de risquer sa vie et celle de nos proches ? Je ne m'y résous pas", a-t-il ajouté.

"Tristesse, colère et profond respect à l'annonce de cette décision", du côté de Johanna Rolland, maire de la ville de Nantes, qui ajoute que ce qu'a vécu le maire de Saint-Brévin est "intolérable".

Mercredi soir, des députés se sont levés dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale pour lui rendre hommage.

(avec AFP)