Violences urbaines en Martinique : un couvre-feu décrété
11 octobre 2024 à 8h13 par Joséphine Point avec AFP
Depuis septembre, l'île antillaise est marquée par un mouvement contre la vie chère.
Crédit : capture d'écran | X | @Gendarmerie Gnd S. Maillot EGM Bellac 44/2
Après une nuit de chaos marquée par des pillages, des incendies et des violences qui ont fait 26 blessés chez les policiers et les gendarmes, le préfet de la Martinique a décrété un couvre-feu et l'interdiction des manifestations sur l'ensemble du territoire jusqu'à ce lundi 14 octobre. L'île antillaise est marquée depuis septembre par un mouvement contre la vie chère qui a dégénéré en violences urbaines.
26 gendarmes et policiers ont été blessés et pas moins de 400 véhicules ont été brûlés. Un immense parking abritant des voitures neuves importées en Martinique est notamment parti en fumée.
Un homme a été tué par balle dans des circonstances encore obscures : il a été retrouvé blessé par les gendarmes qui intervenaient contre le pillage d'un centre commercial au Robert et est décédé à l'hôpital, selon la préfecture de Martinique. Une enquête a été ouverte, a ajouté la préfecture, en écartant l'implication des forces de l'ordre qui n'ont "pas fait usage de leurs armes au cours des émeutes". De source proche du dossier, l'homme aurait été victime d'un règlement de comptes entre émeutiers.
Des perturbations dans les airs
Ce jeudi après-midi, plus d'une cinquantaine de personnes ont envahi la piste de l'aéroport de Fort-de-France. "Des rumeurs ont circulé sur les réseaux sociaux cet après-midi, selon lesquelles 300 ou 350 CRS devaient arriver en Martinique par avion. Cette information totalement fausse est à l'origine de regroupements et de l'envahissement de la piste de l'aéroport", a déploré la préfecture de Martinique sur le réseau social X.
En fin de journée, trois vols avec à leurs bords 1 117 passagers ont été déroutés vers la Guadeloupe à la suite de la fermeture de l'aéroport, selon la préfecture de Guadeloupe.
Conséquence de ces violences urbaines, le préfet de l'île, Jean-Christophe Bouvier, a signé deux arrêtés concernant "l'ensemble du territoire de la Martinique". Le premier instaure un couvre-feu de 21h à 5h, le second a interdit les rassemblements et les manifestations. Les deux arrêtés courent jusqu'à ce lundi 14 octobre.
Le plan blanc déclenché
Les établissements scolaires resteront par ailleurs fermés pour le deuxième jour consécutif ce vendredi, a indiqué le rectorat de Martinique.
Le CHU de la Martinique a annoncé le déclenchement d'un plan blanc au cours duquel des "déprogrammations d'actes opératoires ou de consultations sont organisées". En outre, les pharmacies de l'île ont déclaré "ne plus être en mesure d'assurer le service d'urgence".