Une nuit de violences urbaines dans le Grand Ouest

30 juin 2023 à 8h43 par Joséphine Point

Nantes, Brest, Tours ou encore La Rochelle ont été le théâtre de violences et d'affrontements.

À Nantes, un busway a été enflammé jeudi 29 juin.

Crédit : capture d'écran | Twitter | @aeronantes

Trois jours après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un tir de policier à Nanterre, c'est une nuit de chaos qui a eu lieu partout en France. Au total, 667 personnes ont été interpellées à travers tout le pays, selon le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Magasins saccagés, bâtiments incendiés... le Grand Ouest a lui aussi été le théâtre de nombreuses violences urbaines.


À Nantes, des incendies ont enflammé plusieurs quartiers de la ville. Un busway a été incendié, tout comme de nombreuses voitures, et un supermarché a été saccagé dans le quartier Bellevue. Selon Ouest-France, des tirs de mortiers ont été constatés dans plusieurs rues. Les transports en commun ont été suspendus toute la nuit et ont repris progressivement depuis ce vendredi 30 juin à 7h. 


À Brest, une soixantaine de jeunes cagoulés ont semé la terreur. Des poubelles et une salle de sport ont été incendiées, des voitures fracassées, des vitres de commerces brisées et des boutiques pillées.


À Rennes, des tirs de mortiers d’artifice ont eu lieu, un engin de chantier a été incendié et une quarantaine d’individus auraient fait usage de cocktails molotov.


À Saint-Brieuc, des affrontements se sont tenus entre les forces de l’ordre et une vingtaine d’individus. Là aussi, des départs de feu ont été constatés dans la ville.


À Poitiers, le bureau de poste a été incendié et de nombreux dégâts ont été découverts dans le centre commercial des Couronneries :


Alouette DR


Alouette DR


À La Rochelle, c’est la mairie de quartier de Villeneuve-les-Salines qui a été la proie des flammes. 


À Tours, des débordements ont eu lieu sur l'avenue de Grammont, l'une des principales artères de la ville. Des voitures incendiées, des pillages et des départs de feu ont également été remarqués dans le quartier du Sanitas. Quelques kilomètres plus loin, à Saint-Pierre-des-Corps, la police a utilisé du gaz lacrymogène pour disperser les émeutiers dans le quartier de la Rabâterie.


À Châteauroux, des affrontements, des voitures brûlées et une bibliothèque dégradée ont été recensés.


 


Pas d'état d'urgence, mais une cellule de crise


Le ministre de l’Intérieur refuse pour le moment l’instauration d’un état d’urgence. Mais une cellule de crise, présidée par Emmanuel Macron, s'est tenue ce vendredi 30 juin à 13h. Le président de la Répuublique a dénoncé "une instrumentalisation inacceptable de la mort d'un adolescent" et a annoncé que "des moyens supplémentaires" allaient être déployés par le ministre de l'Intérieur.


Quant au policier à l'origine du tir mortel sur le jeune Nahel, il a été mis en examen et écroué pour homicide volontaire.