Nouveau record de température mondiale pour le mois de juin 2024

8 juillet 2024 à 11h26 par Nicolas Mercier avec AFP

Difficile de s’en rendre compte pour les habitants du Grand Ouest, mais le mois de juin bat un nouveau record de chaleur au niveau mondial.

Crédit : Envato - DR

Selon l’institut européen Copernicus, juin 2024 est le 13e mois consécutif à battre des records historiques. Le seuil de dépassement de 1,5°C fixé par l’accord de Paris sur le climat en 2015 est de plus en plus dépassé.


Sous l'effet des rejets de gaz à effet de serre de l'humanité, les records de températures mondiales continuent de tomber depuis plus d'un an : juin 2024 est devenu le mois de juin le plus chaud jamais mesuré, effaçant le record déjà battu en 2023.


"La température moyenne mondiale sur les 12 derniers mois (juillet 2023 - juin 2024) est la plus élevée jamais enregistrée", selon Copernicus.


Juin 2024 est en outre "le 12e mois consécutif qui dépasse de 1,5°C les moyennes de l'ère préindustrielle", souligne Carlo Buontempo, directeur du service du changement climatique de Copernicus (C3S), dans un communiqué.


Ce seuil de 1,5°C est l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris de 2015, signé par la quasi-totalité des pays. Une telle anomalie devrait toutefois être observée en moyenne sur plusieurs décennies pour considérer que le climat s'est stabilisé à +1,5°C.


 


Des températures extrêmes à travers le monde


Bien que dans l’Ouest de la France, le thermostat n'ait pas souvent dépassé les 25°C, ce ne fut pas le cas partout dans le monde. Le Mexique, la Chine et l’Arabie Saoudite ont connu un mois de juin extrêmement chaud.


En Arabie Saoudite, plus de 1 300 personnes sont mortes lors du pèlerinage de La Mecque, où le thermomètre a atteint jusqu'à 51,8°C dans la Grande Mosquée de la ville sainte de l'islam.


En Grèce, l'Acropole a dû être fermée mi-juin, sous plus de 44°C, alors que le nord de la Chine, a été écrasé sous plus de 40°C.


Aux États-Unis et au Mexique, la vague de chaleur mortelle de fin mai et début juin a été rendue 35 fois plus probable par le changement climatique, a estimé le réseau scientifique de référence World Weather Attribution (WWA).


 


Chaleur, inondations et incendies


Le Kenya, l'Afghanistan et même la France ont aussi connu des inondations catastrophiques, autre phénomène accentué dans le monde par le réchauffement climatique, qui augmente l'humidité maximum dans l'air et donc l'intensité potentielle des pluies.


Sur le front des incendies, juin a conclu en Amazonie, où sévit une sécheresse historique, le pire premier semestre depuis 20 ans et la "situation d'urgence" a été décrétée dans le Mato Grosso do Sul, au Brésil.


 


Les océans, thermostat de la planète


Juin 2024 est donc le 13e mois consécutif à établir un record de température moyenne plus élevée que les mois équivalents. Cette série est alimentée par une surchauffe inédite des océans qui ont absorbé 90% de l'excès de chaleur provoqué par l'activité humaine.


La température mondiale de la fin 2024 dépendra en grande partie de l'évolution de la chaleur des océans, qui recouvrent 70% de la planète et dont la température de l'eau en surface se maintient très nettement au-dessus de toutes les annales depuis plus d'un an.


La chaleur hors normes à la surface de l'Atlantique Nord a ainsi renforcé la puissance de Beryl, un ouragan exceptionnel qui a dévasté les Antilles début juillet.


"Si ces températures record persistent, en dépit d'un développement de La Niña, 2024 pourrait être plus chaude que 2023", l'année la plus chaude jamais mesurée, "mais il est trop tôt pour le dire", selon Julien Nicolas, scientifique du C3S (Copernicus Climate Change Service).